UE: gagnants et perdants
Le discours de la construction européenne entend améliorer les conditions de vie de tous les territoires et de tous les citoyens. L’aide aux régions les moins riches représente le deuxième poste du – modeste – budget communautaire. Pour autant, l’Union européenne ne fait pas exception: le développement n’est pas un processus égal. En matière spatiale comme en matière sociale, il y a des gagnants et des perdants. Parce que les 500 millions d’habitants de l’Union européenne sont pour l’essentiel des urbains, il importe de savoir quelles sont les métropoles gagnantes et perdantes. Christian Vandermotten apporte des éléments de réponse dans le n°354 de la revue Futuribles.
Et les gagnants sont …
Les métropoles gagnantes sont celles qui concentrent les structures de commandement économique, les principaux hubs du transport aérien, voire du transport ferroviaire à grande vitesse. Autrement dit, ce sont les noeuds de l’économie tertiaire mondialisée en réseau. Elles se trouvent dans l’ellipse qui s’étend du coeur de l’Angleterre à Rome, par l’axe rhénan, Paris se trouvant en bordure occidentale, Berlin et Vienne peinant à optimiser leur fonction de passerelles vers l’Europe orientale. Les métropoles européennes les plus internationalisées, disposant du plus haut niveau fonctionnel sont: Londres, Paris, Rome, Amsterdam, Bruxelles. Madrid joue un rôle de liaison entre l’Europe et l’Amérique latine.
Qui sont les perdants ?
Les métropoles perdantes sont les villes et conurbations de vieille tradition industrielle qui ont du mal à prendre le virage de la mondialisation. Il s’agit des métropoles de Bohême de l’Ouest et du Nord, de Haute Silésie, de Moravie du Nord, de Lorraine, du Hainaut, Lille, Tyneside-Teeside, Rhin-Neckar et Merseyside (Liverpool). Il apparait ainsi que la prégnance industrielle est devenue un handicap dans une économie mondialisée et tertiarisée.
Il en résulte des problèmes de sous-emploi de population peu qualifiée qui appellent des politiques d’accompagnement, à diverses échelles. 2010 a d’ailleurs été déclarée “année de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale”.
La crise dans laquelle l’Europe communautaire est engagée risque, en effet, d’accroître les divergences entre gagnants et perdants. Alors que les moyens budgétaires pour amortir les coups pourraient être réduits afin de réduire les déficits. Reste à savoir quelles en seront les conséquences sociales et politiques.
Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’Ecole des affaires publiques et internationales de Glendon.