Elinor Ostrom se partage le prix Nobel d’économie. Grand cas est fait dans les média du fait qu’elle est la première femme à recevoir ce prix. Qu’une femme fasse sa marque en recherche, cela ne devrait plus surprendre. Pour moi, ce qui est épatant, c’est qu’Ostrom n’est pas vraiment économiste, tout au moins de formation. Elinor Ostrom est politologue et son travail est largement utilisé en science politique et en politique publique. Elle a obtenu son doctorat en 1965 en science politique de l’Université de la Californie. Elle n’a pas inventé la théorie du ‘public choice’, mais elle a su la transformer et l’utiliser, surtout dans l’étude des politiques environnementales. Elle étudie les institutions, leurs formations et les règles qui les gouvernent. D’une certaine façon, elle part du principe très américain que les meilleurs arrangements de gouvernance sont ceux au niveau local. Les citoyens déterminent eux-mêmes les arrangements de gouvernance nécessaires pour gérer une ressource. Les solutions ne viennent, donc, pas du haut, mais sont ‘bottom up’. Autre aspect du travail d’Ostrom, il est axé sur les études de cas. Son travail est inductif; l’élaboration de la théorie résultant d’observations sur le terrain. La science se veut progressive. Il s’agit de bâtir sur ce que font les autres – ajouter au corpus de connaissance. De nombreux chercheurs utilisent les travaux d’Ostrom, ou tout au moins, s’en inspirent. Pour plus d’information sur les travaux d’Elinor et de Vincent Ostrom (son mari), voir ‘The Workshop in Political Theory and Policy Analysis’ (http://www.indiana.edu/~workshop), à l’Université de l’Indiana.

Petite remarque sur la remise du prix Nobel de la paix au Président Obama. En incarnant le meilleur de l’Amérique, le rêve américain, et en inspirant tout un peuple, peut-être même une planète, n’est-il pas un symbole remarquable de la paix? Il n’a rien accompli… C’est faux! Il y a quelques années, il était inconcevable d’imaginer un Président noir. Il a su inspirer et faire croire, de nos jours, c’est une grande réussite! Bien entendu, il reste beaucoup de travail à faire, des défis importants, incluant deux guerres, en Irak et en Afghanistan. Il a toujours été admis qu’Obama ne pourra répondre à toutes les attentes. Il y aura des bavures; il ne peut pas tout faire. Ceci étant dit, la politique est objet de rêves et Barrack Obama nous permet encore d’imaginer, d’espérer, un monde meilleur.