Le Président a établi hier soir les grandes lignes du futur système de santé américain. Une telle réforme, si elle advient, serait sans aucun une des plus importantes politiques publiques mise en place dans un pays depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. La tâche ne sera pas mince. Obama, qui a récolté à peine 53% d’appuis lors de l’élection de 2008, doit composer avec un électorat et un congrès divisé sur la question des soins de santé. Alors que certains craignent le retour du ‘Big Government’, d’autres pensent que l’assiette du Président est déjà bien pleine en ce temps de sauvetage économique mondial. Surtout qu’une réforme du système de santé ne ferait qu’amplifier les problèmes fiscaux du Gouvernement américain, qui emprunte aujourd’hui plus que jamais sur les marchés financiers pour financer le bouquet de mesures budgétaires mises en place depuis un an.

Cette réforme demeure la pièce maîtresse de l’agenda politique du Président. S’il réussit à créer et maintenir les alliances politiques tout en sachant manœuvrer efficacement contre les nombreux groupes d’intérêts du monde des assurances privées et du secteur médical à travers le pays, ce sera sans doute une des plus importantes victoire sociale que l’Amérique a connu depuis le New Deal. S’il échoue, cela sera la preuve que le système politique et médiatique américain est peut-être devenu un obstacle au développement de politiques publiques pourtant essentielles à l’avenir du pays. Après tout, si la Chine en est capable, pourquoi pas le pays qui e élu Obama? En cas de victoire, esprérons que toute l’Amérique (Républicains et Démocrates) pourra boire un verre à la santé du Président, et que cela mettra la table pour le développement de d’autres politiques sociales novatrices.