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Que penser du G20?

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Que penser du G20?

Que penser du G20 à la suite du Sommet de Séoul qui vient de se terminer? D’un côté, la performance du G20 est décevante. De l’autre, le G20 fait du progrès dans des domaines parfois moins médiatisés. En ce sens, petit train va loin.

Une évaluation du G20 doit porter sur ses grands objectifs. Il me semble que l’un des objectifs principaux du Groupe était d’assurer une meilleure relation entre les gouvernements des différents pays, et entre les chefs de gouvernements. Or, le Sommet de Séoul a clairement démontré que les relations demeuraient assez tendues. Le G20 malgré ses grands sommets, et ses diverses rencontres de travail, n’a su rapprocher les États. Les lignes de fractures demeurent multiples. La relation entre le G2, USA-Chine, est, bien entendu, problématique. Nicolas Sarkozy, pour toutes ses fautes, est reconnu comme un bon diplomate. Lors de la présidence de la France, il devra travailler à assurer une meilleure cohésion entre les membres du Groupe.

Le G20 est-il en train de devenir source de gouvernance mondiale ? Le G20 est né de la Grande récession. Les objectifs visés par l’organisation étaient avant tout de nature économique. Or, le succès du Groupe, ici, est limité. Les leaders se félicitent des efforts faits durant la crise pour sauver l’économie mondiale. Il est important, toutefois, de rappeler que les gestes posés l’ont été de façon unilatérales. Les désaccords actuels sur le déséquilibre des échanges commerciaux et la ‘guerre des monnaies’ sont des dossiers que le G20 n’a su résoudre à Séoul. L’entente dans le communiqué finale est minimaliste, c’est le moins que l’on puisse dire. Les chefs de gouvernements parlent, mais personne n’est prêt à faire de grandes concessions, de grands sacrifices, pour le bien-être de l’économie mondiale.

Ceci étant dit, le G20 commence à faire du progrès, même si cela est parfois moins visible. Le G20 entérine et travaille de concert pour la refonte du système financier international avec le Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board), la Banque des réglements internationaux (Bank for International Settlements) et le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (Basel Committee on Banking Supervision). Les avancées sont lentes, mais lorsqu’on tient compte de la complexité technique des dossiers, le progrès est appréciable. Dans le cadre du Sommet de Séoul, le G20 a traité de la question des banques systémiques (global systemically important financial institutions) et de la réglementation des agences de notation (credit rating agencies). Il faudra voir ce que les États adopteront comme politique au niveau domestique, mais si les États adhèrent aux grands principes énoncés, les réformes pourraient s’avérer particulièrement significatives.

De plus, grand cas est fait à la suite du Sommet de Séoul d’un consensus supposément nouveau en ce qui concerne l’aide aux pays en voie de développement. Les propositions du G20 ne sont pas, ici, nécessairement nouvelles, mais le simple fait que le Groupe tienne cette discussion est un développement notable. Les contours du supposé consensus demeurent flous. Il s’agirait d’une volonté de favoriser le développement en assurant une croissance économique par l’entreprise d’un commerce plus ouvert, plutôt que par l’aide internationale. Vous me direz qu’il n’y a rien là de bien originale, sauf que si ces belles paroles finissaient par faire débloquer les négociations à l’OMC, il faudrait y voir une réussite concrète.

Les attentes envers le G20 étaient dès le départ très élevées, voire irréalistes. Pour ceux qui espéraient l’émergence d’un nouveau capitaliste, une transformation drastique de l’ordre mondiale, il est clair que ces espoirs ont été déçus. Pourtant, le G20 est loin d’être un échec total. Le G20 catalyse l’énergie de ses membres dans nombreux domaines d’intérêts. Par exemple, le G20 a permis de redoubler d’effort dans la lutte à la corruption. De par son simple poids, de par son ‘membership’ mondial, le G20 demeure capable de faire progresser des dossiers importants.

Lorsque le G20 se rencontre, les yeux du monde, grâce aux média, sont rivés sur le sommet. Les média aiment bien parler de succès ou d’échec, ce qui n’aide pas à bien faire comprendre l’évolution des travaux en cours. Le Sommet de Séoul, avant même qu’il ne commence, avait été classé comme un échec. Cette analyse simpliste rend difficile l’évaluation du G20. Le G20 fait preuve d’une transparence limitée. Ceci étant dit, nous avons, tout de même, beaucoup d’information sur ce qui se passe au G20.

Après quelques années d’existence, le bilan du G20 n’est pas aussi bon que ce que l’on souhaiterait, ni aussi mauvais que ce que l’on veut trop souvent nous faire croire.

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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