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USA – UE

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USA – UE

La relation entre les USA et l’Europe bat à nouveau de l’aile. L’élection du Président Obama laissait présager de meilleures relations. Or, elles restent tendues.

L’administration Bush choquait l’Europe, tant politique que citoyenne. Qui ne se souvient pas de Donald Rumsfeld et de son commentaire sur la ‘vieille Europe’? L’administration démocrate disait vouloir poursuivre une approche plus multilatérale en relations internationales. Plus d’un an après l’arrivée au pouvoir du Président Obama, les relations USA – UE ne se sont pas beaucoup améliorées.

La liste des offenses récentes de part et d’autre est assez longue. La dernière en date est le retrait de la compagnie EADS (associée à Northrop, compagnie américaine) au profit de Boeing pour la construction d’avions ravitailleurs pour l’Air Force américaine. En 2008, EADS-Northrop remporte l’appel d’offres, qui a par la suite été annulé pour des raisons juridiques. Sur le nouvel appel d’offres, Northrop jette l’éponge, laissant EADS seule ce qui ne lui donne plus le temps de soumettre. C’est un contrat estimé à $35US milliards qui est en voie d’échapper à EADS. Boeing, semble-t-il, offre un produit moins cher, quoi que possiblement de calibre inférieur. L’Europe, et surtout la France, est outrée. La volonté du Pentagone de faire des économies et d’encourager Boeing est bien réelle. Les américains, ni pour la première fois, ni pour la dernière, font ici du protectionnisme.

Comment expliquer, au-delà de l’exemple ci-haut, que la relation USA – UE ne se soit pas replacée? Il y a tout au moins trois explications, qui ne sont ni exclusives, ni exhaustives.

Premièrement, les priorités en politiques internationales américaines et européennes diffèrent. Dans le cadre de la guerre au terrorisme, le Président Obama a fait de l’Afghanistan sa guerre. Les dirigeants politiques européens, sous la pression de leur électorat, sont fatigués de ce conflit. Ils veulent en finir au plus vite, de là la crise politique en Hollande. L’OTAN est déchirée. Rappelons, aussi, que le Parlement européen, fier des responsabilités acquises avec le Traité de Lisbonne, vient de rejeter l’accord sur le transfert des données Swift qu’avait signé à nouveau le Conseil des ministres l’automne dernier.

Autre exemple, les USA restent très vigilants envers la Russie. L’Europe, au risque de généraliser, cherche un rapprochement avec la Russie. Le Président Medvedev fait bonne impression en France. Cette dernière, en retour, tente de vendre quatre navires Mistral à la Russie. Les américains sont incomfortables fassent à cette coopération.

Deuxièmement, l’administration Obama fait face à de graves problèmes de politiques domestiques. Il y a l’économie et la création d’emplois, la santé, l’environnement, les élections de mi-mandat, etc. Il y a, en plus, depuis quelques semaines, des chicanes intestines dans le camp Obama. Ce gouvernement n’a plus le temps de bien gérer les relations avec l’extérieur.

En contrepartie, l’UE connaît des défis institutionnels. L’Europe a deux têtes. Pour les USA, il n’y a pas de partenaire tangible au niveau européen. Il y a le Président du Conseil européen, Herman van Rompuy, et la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (Conseil des ministres), occupée pour l’instant par l’Espagne, son Premier ministre José Luis Zapatero. Le refus du Président Obama de participer au Sommet USA – UE organisé par la présidence espagnole prévu pour le mois de mai a grandement irrité en Europe (surtout de par la façon dont l’annonce en a été faite, sans avertissement lors d’un point de presse).

J’ose émettre une troisième explication. L’Europe est parfois bien complexée. Elle a parfois un drôle de sentiment d’infériorité. Chaque rebuffade de l’administration américaine est mal prise. L’Europe a besoin de faire preuve d’un peu plus de confiance en soi.

Nous sommes, bien entendu, loin de la rupture. La relation, cependant, a bel et bien besoin d’être retravaillée. L’arrivée d’Obama, qui a peut-être pris sa relation avec l’Europe pour acquis de par sa popularité personnelle sur le continent, n’a pas fondamentalement changée la donne. Il faudra beaucoup de leadership et de bonne volonté, d’un côté comme de l’autre, pour renverser la tendance.

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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