Bâle
Le Président Obama veut de nouveau s’en prendre aux banques. De nouvelles mesures risquent de se trouver dans le budget 2010. Il est question d’une sorte de taxe pour aider le gouvernement à récupérer une partie de l’argent dépensée dans les différents programmes d’aide annoncés en 2008-2009. Le plan n’est pas définitif; nous verrons en temps et lieux ce qui est proposé.
Rappelons que la France et l’Angleterre de leurs côtés s’en prennent au bonus que s’octroient banquiers et traders par l’entremise de nouveaux impôts.
Ces mesures m’apparaissent bien superficielles. Le vrai travail pour réformer le système bancaire se fait ailleurs. Si ces questions vous intéressent, les nouvelles pertinentes cette semaine proviennent de Bâle en Suisse. Le comité (The Group of Central Bank Governors and Heads of Supervision) qui supervisent le travail du Commité de Bâle sur le contrôle bancaire était en réunion et a émit un communiqué hier (11 janvier) notant les progrès effectués pour stabiliser le système financier et bancaire international. Le Comité de Bâle regroupe les gouverneurs des banques centrales du G10 (incluant le Canada). En réponse à la crise 2007-2009, ils travaillent à la fois sur la supervision micro prudentielle, pour assurer la liquidité des institutions, ainsi que sur la supervision macro prudentielle, pour minimser l’impact des crises financières à venir.
Obama, Brown et Sarkozy peuvent bien prendre des mesures populaires contre les banques. C’est de la politique, du jeu. C’est pour apaiser une certaine grogne populaire. Ce type de mesure ne changera en rien le comportement des marchés. Le G20 peut dicter certaines grandes lignes, sauf que le travail de terrain se fait ailleurs. Le Comité de Bâle est au coeur du système. Le travail du Comité est un peu compliqué, mais ça vaut la peine de tenter de comprendre. Les décisions se ressentent d’un bout à l’autre de la planète. Pour réformer le système financier et bancaire, c’est là que ça se passe!
Le Comité de Bâle siège au sein de la Banque des réglements internationaux, http://www.bis.org/about/index.htm.
Le Comité de Bâle, http://www.bis.org/bcbs/.
Voici le communiqué du 11 janvier, http://www.bis.org/press/p100111.htm.
Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.
Il me semble que dans toute la problématique du séisme qui a ébranlé notre système économique très peu de leçons ont été vraiment apprises. On a, beaucoup trop rapidement, déclaré que la crise était terminée. Rien de substantiel ou d’apparent, du moins pour le commun des mortels, n’a été fait pour éviter la répétition des événements.
De nombreux chantres théoriques ont criés à la fin du capitalisme et à la naissance d’un monde nouveau, foutaises et rêves de vieux gauchistes.
Ce qui me semble plus troublant c’est que les grands ensemble économiques n’ont pas donné l’impression de réagir. Le monde agit comme si on venait de subir un ouragan et qu’il suffit de rebâtir ce qui s’est écrouler sans même se demander si on ne devrait pas adopter une architecture différente, plus solide.
La réunion de Bâle me semble un bien petit pas dans un projet de reconstruction à long terme.
Le Comité de Bâle travaille lentement. Il ne prend pas toujours les bonnes décisions. En même temps, ce sont ces gens qui sont en mesure de comprendre la complexité du système et de réagir.