Je crois nécessaire de faire quelques observations par rapport à l’attentat manqué du 25 décembre.

Depuis la tentative, les autorités ont publiquement mis l’emphase sur la sécurité dans les aéroports. Je suis content de ne pas avoir à prendre dans les jours à venir de vol vers les USA. Sauf que la brèche première ne se situe pas là. La non-circulation de l’information entre les agences de sécurité américaine, et entre les pays, demeurent le problème fondamental. La CIA n’a pas fait son boulot, malgré l’information qu’elle possédait. De plus, si les britanniques ont refusé un visa à Umar Farouk Abdulmutallab, comment en a-t-il obtenu un des américains? Après plus de huit ans de Guerre au terrorisme, y aurait-il un certain laxisme?

Le Yémen : La guerre civile au Yémen est un point chaud de la Guerre au terrorisme. Qu’en savons-nous exactement? Qu’en connaissent nos gouvernements? Comment d’experts sur le Yémen connaissez-vous? Dans les journaux, nous voyons quelques articles ici et là, mais rien de complet. Si quelqu’un a quelque chose de bien, j’apprécierais.

Revenons à la sécurité dans les aéroports… Je m’oppose formellement aux scanners personnels dans les aéroports. Ils sont déjà en utilisation dans 19 aéroports aux USA. Je ne doute pas qu’ils seront un jour au Canada. Nous les voyons apparaître en Europe. La question, bien entendu, est celle de l’équilibre entre la sécurité et le droit à la vie privée. Mon corps, il me semble, est à moi. Il n’est pas, ne doit pas appartenir, à l’État. C’est important la sécurité, mais jusqu’où faut-il aller? Jusqu’où faut-il se soumettre? À quelque part, le corps humain n’est-il pas sacré? Lorsque les gardes frontaliers font une fouille corporel, c’est parce qu’ils ont des soupçons importants. Dans le cas du scanner personnel, c’est tout le monde qui est visé, peu importe. Le terrorisme cherche à nous déstabiliser. Il veut que nous remettions en question nos valeurs fondamentales. Lorsque tout est sacrifié au nom de la sécurité, nous tombons dans le piège. Notre liberté, le droit à la vie privée, le droit à notre corps, tout cela c’est à la base de notre société. Je comprends les enjeux, le coût en vie humaine lorsqu’il y un attentat réussi, la douleur qui s’ensuit. Sauf que… La limite dans tout cela… L’État s’est donné bien des droits suite au 11 Septembre; je pense, parfois, que nous nous approchons de l’État ‘Big Brother’ (je sais, je sais, c’est caricatural). Pour augmenter la sécurité, il n’y a pas que les scanners personnels. Vous vous souvenez, John Baird, Ministre des transports, et Colin Kenny, un Sénateur Libéral, se sont en mars 2009 promenés partout à l’aéroport Pearson, incluant dans les endroits supposément interdits. Sécurisons-donc les aéroports, assurons-nous que les gens, gardes de sécurité et autres, fassent correctement leur boulot. Travaillons pour empêcher l’infiltration de nos aéroports par le crime organisé. Il est possible d’augmenter la sécurité dans les aéroports avec quelques mesures bien basiques. Les scanners personnels, c’est extrêmement dispendieux. C’est le payeur de taxe, le consommateur, qui finira par payer. Voler, prendre l’avion, ce n’est plus plaisant, ça va aller en s’empirant. Lorsque le Canada aura adopté la technologie, je m’y soumettrai, je n’aurai pas le choix, si je veux voyager, aller en Europe ou ailleurs dans le monde. Trop, c’est trop…

Dernière note, les passagers qui sont intervenus pour bloquer le terroriste dans l’avion, quel instinct, quel courage. Ils méritent d’être appelés des héros!

Je pars six mois à Strasbourg au début de la semaine prochaine. Je vais à l’Université de Strasbourg enseigner un cours intitulé ‘The War on Terror : The North American Perspective’. Ce n’est pas le matériel qui va me manquer (oui, j’y enseignerai bel et bien en anglais, spécial!)! La prochaine fois, chers amis, je vous écrirai de là-bas!!!

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.