Grand respire! Le sommet de Pittsburg est maintenant ici! Mais, ne nous excitons pas trop vite!

1) Le G20 est un regroupement informel des grandes puissances économiques de la planète, un peu comme le G8 en y ajoutant la Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres puissances émergentes. C’est une organisation flexible, ce qui fait sa force. L’objectif est de s’entendre sur de grandes orientations. Ceci étant dit, les politiques exacts, les détails, la mise en œuvre se fait ailleurs. Elle dépend sur d’autres acteurs, dont différentes organisations internationales, qui ont leurs propres règles décisionnelles. Les gouvernements doivent aussi faire adopter ces politiques au niveau national; dans cette arène d’autres joueurs s’affrontent.

2) Le G20 est divisé. Il y a les USA d’un côté et les Européens de l’autre. Il y a les pays développés vs. les pays en voie de développement, etc. Pour certains dossiers, les divisions sont assez profondes. La crise n’est peut-être pas terminée, mais l’urgence est passée. Les intérêts primordiaux de chaque pays remontent à la surface.

3) Le système financier international a repris de la vigueur, sans grand bouleversement au niveau de la réglementation et de la supervision. Les organisations internationales existent, ils ont divers pouvoirs et sont déjà actifs. Indépendamment de ce qui sortira de Pittsburg, le FMI, la Banque mondiale, la Banque des règlements internationaux (BRI) continueront leur boulot. Petite note, la BRI avait annoncé bien avant août 2007 la possibilité d’une crise. Personne n’était à l’écoute.

4) La réglementation des marchés financiers à l’échelle internationale, c’est politique et compliqué. Les négociations pour Bâle II, l’entente qui permet la réglementation des grandes banques à travers le monde, ont pris six ans. Question: Quel rôle a joué Bâle II, entente bien mal ficelée, dans cette crise?

5) La reprise économique est à nos portes. N’en donnons pas le crédit aux gouvernements trop vite. Les plans de relance entre à peine en vigueur et l’économie reprend. Cette reprise dépend-elle vraiment des interventions gouvernementales!

Une entente, du positif, c’est possible. Je doute, cependant, qu’il sorte de ce sommet quelque chose de révolutionnaire. L’analyse des résultats au début de la semaine prochaine.