Que faire de la Corée du Nord?
Pour Washington, Pékin et Moscou, la prolifération se retrouve, une fois de plus, à la croisée des chemins
Une fois de plus, la Corée du Nord s’est invitée à la une de l’actualité. Pas parce qu’elle a soudainement émis le souhait de se lancer dans une guerre, pas non plus parce qu’elle a élevé son niveau de menace au point de faire craindre un conflit inévitable, mais consécutivement à un échange d’amabilités entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump. Guerre de rhétorique donc, et qui surtout ne résout pas le problème fondamental, qui est de savoir que faire de la Corée du Nord, régime totalitaire, État proliférant, et pays en grande difficulté économique et sociale. En réponse à cette question, les différents acteurs émettent des positions a priori très divergentes, mais plus proches qu’il n’y parait.
À Washington, tout changer pour que rien ne change
Alors qu’il était encore en campagne pour la Maison-Blanche, Donald Trump avait annoncé pendant l’été 2016 de grands changements dans la politique asiatique de Washington en cas d’élection. Dans la ligne de mire, le retrait du partenariat trans-Pacifique (PTP) et une invitation à la Corée du Sud et au Japon à assurer eux-mêmes leur défense face à la Corée du Nord. Une fois élu, le président américain n’a pas tardé à tenir sa promesse sur le premier point, mais a totalement renversé sa position sur le second, en haussant rapidement le ton face à Pyongyang – son souhait étant de créer un électrochoc en faisant pression à la fois sur Pyongyang pour accepter une dénucléarisation, et sur Pékin pour lâcher son voisin.
Dans ce contexte, peut-être faut-il entendre cette détermination comme une volonté farouche de vouloir rester présent sur un dossier qui échappe de plus en plus à Washington.
Tout au long de la crise, les responsables américains ont claironné leur détermination. Mais à quoi? À empêcher que la Corée du Nord ne se dote de l’arme nucléaire, alors que ce pays a procédé à six essais depuis 2006 et nargué deux administrations américaines successives? À éviter une guerre, alors que personne n’a manifesté le désir de se lancer dans une offensive, et ce même avant l’arrivée au pouvoir de Trump? À renverser le régime? Ou alors à éviter que Pyongyang ne se serve de son chantage nucléaire pour marchander sa survie, ce que le régime parvient à faire depuis plus de 20 ans? Dans tous les cas, il semble y avoir un grand écart entre la détermination et la capacité à la confirmer par des actes. Et cet écart traduit la difficulté de plus en plus grande qu’éprouvent les États-Unis à imposer leurs objectifs stratégiques dans le monde, et tout particulièrement en Asie. Les rapports de force ont évolué, et si Washington était il y a deux décennies au centre de toutes les attentions, et donc du règlement de tous les nœuds politico-stratégiques, l’émergence de la Chine s’est traduite par un retrait américain progressif. De quels leviers dispose ainsi désormais l’administration Trump face à la Corée du Nord? Le régime des sanctions est un échec, la recherche du dialogue n’a jamais fonctionné, et l’option multilatérale est désormais entre les mains de Pékin. Dans ce contexte, peut-être faut-il entendre cette détermination comme une volonté farouche de vouloir rester présent sur un dossier qui échappe de plus en plus à Washington. Et l’histoire des relations internationales nous enseigne que quand une puissance sur le déclin, relatif mais réel, cherche à préserver ses acquis et à réaffirmer son leadership, elle devient potentiellement déstabilisante. En attendant, les annonces fracassantes ne sont que de la palabre.
Séoul en première ligne
En Corée du Sud, la menace nord-coréenne ne se limite pas à la question nucléaire. À portée de tir de n’importe quel missile balistique, et même de pièces d’artillerie, Séoul sait qu’elle est en première ligne d’un éventuel conflit. Et la région métropolitaine de la capitale sud-coréenne compte 25 millions d’habitants, la moitié de la population du pays, sans compter qu’elle regroupe le pouvoir politique, le centre de l’économie, et l’immense majorité des activités culturelles. Dès lors, un conflit aurait, quelle qu’en soit l’issue, des conséquences catastrophiques sur la Corée du Sud. Élu le 9 mai dernier, et bénéficiant d’un soutien populaire important, le démocrate Moon Jae-in incarne le nouveau visage de ce pays – un visage qui rompt avec ses deux prédécesseurs conservateurs, Lee Myung-bak et plus encore la présidente déchue Park Geun-hye. C’est un visage qui semble également déplaire à Donald Trump, le nouvel homme fort de Séoul étant très critique de l’accord sur le déploiement du bouclier antimissile THAAD – qu’il a stoppé à peine entré en fonction dans la Maison-Bleue. Moon a plus récemment demandé des renforts à Washington devant les risques, tout en se montrant disposé à renouer le contact avec Pyongyang et à réparer les dégâts avec Pékin causés au passage par le déploiement des THAAD, que Pékin jugeait dirigés contre la Chine.
Moon souhaite donc renouer le dialogue avec Pyongyang parce qu’il estime que c’est l’absence de dialogue qui a pourri tout effort de négociation depuis une décennie, et que c’est sur cette base que la question nucléaire pourra être abordée. Cette position n’est pas étonnante quand on sait que Moon œuvra au rapprochement entre les deux pays au temps de la sunshine policy. Mais côté américain, on semble faire de la dénucléarisation de la Corée du Nord un préalable à toute négociation, si c’est bien le message que cherche à faire passer l’administration Trump. Bref, les dissonances relevées depuis plusieurs mois nous invitent à considérer que les deux alliés vont avoir du mal à s’entendre une fois la crise passée, et on attend presque avec impatience les réactions américaines si Moon réussit à terme son pari – à savoir renouer le dialogue avec Kim Jong-un, ne serait-ce que de manière symbolique. De même, s’il est légitime de la part du président sud-coréen de se préparer au pire dans l’éventualité d’une attaque de son voisin, et cela s’est traduit par la réactivation du dialogue avec Washington sur le déploiement des THAAD, les gesticulations de Donald Trump sont accueillies avec beaucoup d’inquiétudes à Séoul, où le président américain n’a pas encore désigné d’ambassadeur. En première ligne de la menace nord-coréenne, la Corée du Sud voit son allié américain faire défaut depuis un an. D’abord, ces déclarations du candidat Trump l’été dernier, quand il invitait Séoul et Tokyo à assurer leur propre défense face à Pyongyang, et à contribuer financièrement à la présence militaire américaine – ce qui, rappelons-le, est déjà le cas – puis les tensions actuelles qui créent un sentiment d’impuissance, là où c’est justement Séoul qui devrait être au cœur des négociations. Les nuages pourraient ainsi s’amonceler sur la relation Washington-Séoul, et ni la Corée du Sud ni les États-Unis n’ont de raisons de s’en réjouir.
Pékin entre apaisement et opportunisme
Depuis déjà une décennie, et plus encore depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un, la Chine a pris ses distances avec la Corée du Nord, condamnant systématiquement chaque tir de missile ou essai nucléaire. Pékin a voté la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU renforçant les sanctions, et a même imposé de manière unilatérale d’autres sanctions. On ne peut dès lors pas vraiment considérer que la Chine soit un allié de la Corée du Nord, mais plutôt un voisin qui a su tirer profit de manière opportuniste de l’isolement du régime de Pyongyang. Il ne faut pas, de la même manière, sous-estimer l’indépendance dont fait l’objet la Corée du Nord – indépendance érigée en dogme et affirmée par la doctrine du Juche de Kim Il-sung, grand-père de Kim Jong-un. Cette indépendance est présentée par la propagande d’État comme une autosuffisance, dont on connaît bien les limites, mais elle se caractérise surtout par un refus de se plier au bon vouloir des grandes puissances depuis la disparition de l’URSS. En clair, Pyongyang n’attend pas le feu-vert de Pékin, et ne prend pas non plus le soin de communiquer à son voisin sa stratégie – ce qui a pour effet d’irriter de plus en plus le géant chinois, qui n’hésite plus à faire mention d’un «problème» nord-coréen. Le temps où Mao Zedong envoyait ses «volontaires» prêter main forte aux combattants nord-coréens au début des années 1950 est bien loin.
Cela dit, la Chine a bien pris la mesure des gains potentiels dans cette crise à épisodes. D’une certaine manière, les appels de l’administration Trump à ce que la Chine fasse preuve d’une plus grande fermeté sont la reconnaissance de l’importance de Pékin. Il y a deux décennies, quand l’administration Clinton signait les accords de la Korean Peninsula Energy Development Organization (KEDO), Pékin était au second rang et signait pour ne pas être isolé. Les rapports de force ont changé, et c’est désormais la Chine, et sans doute uniquement la Chine, qui a les cartes en main – à condition, bien entendu, de parvenir à raisonner la Corée du Nord et d’éviter une escalade.
Dès lors, on peut considérer que Pékin gagne quel que soit le scénario de l’avenir de la Corée du Nord, à l’exception évidemment d’une guerre aux conséquences incertaines.
Dans ce contexte, la Chine a une position ambigüe quant à l’avenir du régime nord-coréen. Si celui-ci tombe, il ne sera certes plus une menace sécuritaire pour ses voisins, mais cette chute aura des conséquences très lourdes sur la Corée du Sud, confrontée à la réalité d’une réunification ingérable. Elle impliquerait aussi à terme le retrait des forces américaines de la péninsule, voire même du Japon, sinon à en redéfinir la fonction, et donc clairement afficher l’hostilité face à Pékin. En revanche, la chute du régime nord-coréen et une réunification coréenne permettrait à la Chine de mettre en œuvre un vaste projet d’investissements dans la péninsule, de relier par voie terrestre Pékin et Séoul, et d’imposer à la Corée réunifiée un partenariat qu’elle ne pourra pas refuser, et que ni le Japon, ni les États-Unis ne seront en mesure de concurrencer. De son côté, le maintien du régime nord-coréen permet à la Chine de maintenir son rôle d’arbitre, ce qui n’est pas pour lui déplaire – en particulier dans la relation difficile avec les États-Unis. Dès lors, on peut considérer que Pékin gagne quel que soit le scénario de l’avenir de la Corée du Nord, à l’exception évidemment d’une guerre aux conséquences incertaines.
Le cas de la Russie est différent, même si Moscou et Pékin convergent à la fois sur le soutien aux sanctions de l’ONU contre Pyongyang et sur les inquiétudes face à un risque de conflit. La Russie, qui dispose d’une frontière terrestre avec la Corée du Nord, cherche à conforter sa présence politique et militaire en Asie orientale. Pour y parvenir, Moscou multiplie les appels au calme et à une gestion multilatérale de la crise, qui consacrerait sa participation et renforcerait son influence. Mais les risques de rivalité avec Pékin dans le cas d’une évolution sensible du dossier nord-coréen n’en demeurent pas moins importants, notamment dans le repositionnement face à une péninsule coréenne réorganisée, ou encore face aux perspectives d’un désengagement progressif américain. La crise nord-coréenne semble ainsi, au-delà des postures très proches, confirmer la fragilité de la relation Pékin-Moscou.
Le Japon en panique
Tokyo est inquiet des développements en Corée du Nord et a toujours pris très au sérieux le risque d’un embrasement, considérant que la menace est réelle, et que les conséquences en seraient particulièrement néfastes pour le Japon. Cela est encore plus net aujourd’hui que pendant la Guerre froide. À plus long terme, le Japon se sent particulièrement concerné par les risques liés à un effondrement de la Corée du Nord, en raison du rôle économique de soutien qui est attendu de Tokyo. Enfin, il ne faut pas négliger l’hypothèse d’une Corée qui se réunifierait afin d’assurer une sécurité durable dans la péninsule. Ce scénario inquiète Tokyo, qui se retrouverait en présence de deux puissances nucléaires sur le continent – une perspective qui invite le Japon à apporter une aide économique à la Corée du Nord pour maintenir le statu quo et éviter une rupture d’un équilibre précaire, mais sans lequel les incertitudes sont trop grandes.
Pour ces stratèges désireux d’en finir avec la tradition pacifiste de Tokyo, le dossier nucléaire nord-coréen constitue un véritable alibi.
Parallèlement à un pragmatisme par défaut qui semble rapprocher la position de Tokyo de celle de Séoul, la crise nord-coréenne alimente les thèses de certains faucons qui souhaitent saisir la balle au bond pour faire entrer le Japon dans une nouvelle ère, avec comme objectif principal la réforme de la Constitution. Pour ces stratèges désireux d’en finir avec la tradition pacifiste de Tokyo, le dossier nucléaire nord-coréen constitue un véritable alibi. Le principe d’un changement constitutionnel sur la question des forces armées fut même à plusieurs reprises clairement à l’ordre des priorités du gouvernement – en particulier sous l’impulsion des milieux conservateurs du Parti libéral-démocrate. Le gouvernement d’Abe Shinzo en a même fait l’une de ces priorités en matière de politique étrangère et de défense. Ce n’est cependant pas une nouveauté. Déjà en 2009, un groupe d’experts dirigé par Gen Nakatani, ancien ministre de la Défense, envisageait d’inclure ces propositions dans le prochain Programme de défense nationale: «Nous n’allons pas rester assis en attendant la mort. Nous devons avoir une défense active de missiles en plus de la défense passive». Mamoru Sato, membre de l’Institut Okazaki de Tokyo, groupe de réflexion sur les questions de défense, estimait pour sa part que le débat sur la révision de l’article 9 de la Constitution a été évité trop longtemps: «Nous avons besoin à la fois du bouclier et de l’épée. Le Japon ne devrait pas s’y opposer s’il veut devenir un pays normal».
Reconnaître la puissance nucléaire nord-coréenne, une hérésie?
Depuis un demi-siècle, le traité de non-prolifération (TNP) et les différents traités qui furent signés par la suite, s’efforcent de limiter le nombre de puissances nucléaires. Les résultats sont plutôt satisfaisants, puisque seuls quatre États sont parvenus, depuis le milieu des années 1960, à composer un arsenal nucléaire: Israël, l’Inde, le Pakistan, et la Corée du Nord qui, rappelons-le, a effectué son premier essai en octobre 2006. Compte tenu des craintes de voir des dizaines de pays se doter de l’arme suprême soulevées en pleine Guerre froide, ce constat n’est pas parfait, certes, mais il démontre la capacité de ces traités à limiter la prolifération. Il n’en demeure pas moins que les faits sont là, que cela plaise ou non: la Corée du Nord est une puissance nucléaire, et ses capacités, certes limitées, ne doivent pas être négligées, de même que sa stratégie de dissuasion. Nier cette réalité, et continuer de faire pression pour dénucléariser le régime de Pyongyang, est sans doute moralement acceptable, mais s’avère totalement contre-productif – d’autant que ce n’est pas un précédent. Les États-Unis, pour ne citer qu’eux, ont bien dû se résoudre à accepter de voir l’Union soviétique procéder à son premier essai en 1949, puis la Chine en 1964. Notons d’ailleurs que c’est à la suite de ces reconnaissances de facto que le dialogue bilatéral sur le contrôle des armements a pu progressivement se mettre en place, et que les traités internationaux purent être signés. En clair, si le défi sécuritaire que la Corée du Nord fait peser – sur son voisin sud-coréen – doit être l’objet de toutes les attentions, ce n’est pas parce que Pyongyang dispose de l’arme nucléaire qu’Armageddon pointe à l’horizon. Peut-être même le contraire, à condition de reconnaître, ne serait-ce qu’implicitement, comme c’est le cas avec les trois autres puissances nucléaires hors-TNP, cette réalité.
Paradoxalement, pire encore qu’une guerre dont l’intensité reste incertaine serait un effondrement du régime nord-coréen. La stratégie de défense de la Corée du Nord, comme de l’ensemble de sa politique, repose sur l’idée selon laquelle le régime ne peut compter que sur ses propres capacités face à ses adversaires. Cette idéologie eut pour effet de ruiner le pays, mais constitue le plus grand danger pour la stabilité de la région en gros. En effet, les voisins de la Corée du Nord, en particulier le Japon et la Corée du Sud, s’inquiètent de ce qu’un effondrement soudain du régime provoque un exode massif de sa population vers les États voisins, avec des conséquences économiques difficiles à gérer. Certains experts considèrent que la Corée du Nord pourrait même chercher à se servir de sa situation sanitaire et économique désastreuse pour faire pression sur ses adversaires, et exiger des accords lui permettant de recevoir une aide de plus en plus importante, sans pour autant devoir infléchir sa politique.
Face aux calculs stratégiques de Pyongyang, qui sont finalement plutôt prévisibles et répondent à tout sauf à une supposée irrationalité du régime, quelle serait la meilleure réponse? Voilà une question que se pose avec insistance, à Séoul comme à Washington et à Moscou, et dans d’autres grandes capitales, un grand nombre de stratèges depuis deux décennies. Des réponses sont formulées, et s’opposent. À ceux qui plaident en faveur d’une intégration progressive de la Corée du Nord dans un dialogue intercoréen, voire régional et même international, répondent les partisans d’une ligne dure, faite de sanctions et, en certaines circonstances (pas les meilleures), de frappes préventives. Si on observe l’évolution du traitement fait à la Corée du Nord depuis 20 ans, on arrive à la conclusion que pratiquement toutes les options ont été, à divers moments, mises à l’épreuve. On relève aussi que toutes se sont soldées par des échecs – même si, et c’est là leur raison d’être, les stratèges se déchirent et se renvoient dos à dos, pour expliquer leurs mauvais choix. En attendant, le nœud nord-coréen n’est toujours pas dénoué, et le problème reste inchangé. Ou, plus exactement, il s’est renforcé, l’immense pauvreté du pays rendant les perspectives d’une réunification harmonieuse improbables, et le nucléaire imposant de nouvelles grilles de lecture.
Reste que le principal problème de la Corée du Nord ne repose pas tant sur les risques, somme toute limités, que ce régime utilise l’arme nucléaire, mais sur le mauvais exemple qu’il offre à la communauté internationale, ainsi que sur les perspectives inquiétantes qu’il ouvre en matière de prolifération des armes de destruction massive. La prolifération se retrouve, une fois de plus, à la croisée des chemins. La tentation nord-coréenne risque d’être grande pour les autres États dits «voyous», et la dissémination des matières fissiles, technologies et autres produits indispensables à la fabrication d’une arme nucléaire pourrait prendre les allures d’une grande foire internationale. Ainsi, faut-il parvenir à un accord comparable à celui adopté avec l’Iran en juillet 2015, renforcer les sanctions, admettre de facto la Corée du Nord dans le club des puissances nucléaires? La méfiance doit être de mise, et les dispositifs renforcés afin de contrôler le plus efficacement possible les filières. C’est là sans doute le plus grand défi que Pyongyang impose à la communauté internationale.
Barthélémy Courmont est maître de conférences à l’Université catholique de Lille (France), directeur de recherche à l’IRIS et rédacteur en chef d’Asia Focus. Il a récemment publié L’énigme nord-coréenne.