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Hongrie sécurité

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Hongrie sécurité

Quelles sont les caractéristiques de la Hongrie en matière de sécurité ? La fin de la présidence hongroise de l’Union européenne donne l’occasion de se pencher sur ce pays membre de l’UE depuis 2004.

Avis aux touristes: la justice hongroise ne rigole pas

Peuplée d’environ 10 millions d’habitants, la Hongrie n’a pas d’héritage napoléonien en matière de police et de justice. La poursuite pénale n’est pas le fait de magistrats mais d’agents publics recrutés par concours. La justice hongroise est sévère et les peines prononcées sont exécutées sans pratiques dilatoires. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? La Hongrie ne connaît pratiquement pas de violences urbaines et il y a peu de délinquance sur la voie publique. En revanche, les “vols simples” et cambriolages existent.  Les Français qui se retrouvent pour divers types d’affaires devant les tribunaux hongrois se plaignent souvent de “peines lourdes”, voire d’un “racisme anti-français”, mais les Hongrois sont traités… de la même façon.

Quelle est la place de la Hongrie dans l’économie criminelle de l’Union européenne ?

Pour l’heure, la Hongrie fonctionne sur le plan de l’économie criminelle comme un lieu de passage et une base arrière de trafics.

La Hongrie est ainsi un lieu de passage pour la drogue venue d’Afghanistan à destination de la France ou de l’Allemagne. La Hongrie est encore un lieu de passage vers l’Union européenne pour les réseaux d’immigration clandestine, notamment via la Serbie. Courant 2010, les postes frontières du Sud de la Hongrie identifient chaque mois entre 80 et 400 passages d’immigrants irréguliers, dont une proportion significative de personnes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Un expert européen confie à ce sujet: “Il existe un appel d’air. D’un côté du froid, de l’autre du chaud, forcément, ça circule. Ceux qui ont faim sont prêts à risquer la prison dans l’espoir de ce qu’ils croient être une vie meilleure.”

La Hongrie est aussi base arrière logistique de réseaux balkaniques qui après avoir volé du fret dans des camions stationnés sur des parkings d’autoroutes françaises l’acheminent en Hongrie pour l’entreposer avant de le vendre dans la région. Comme d’autres pays d’Europe centrale et orientale, la Hongrie fonctionne encore comme foyer de proxénétisme à destination des anciens pays membres de l’UE où le niveau de vie est plus élevé. A Paris, certaines prostituées hongroises gagnent l’équivalent d’un salaire minimum hongrois en trois heures. Il existe plusieurs types de réseaux de prostitution: criminels, artisanaux et amateurs. Souvent, une ancienne prostituée hongroise organise les activités de quelques compatriotes, puis reçoit 50 % des sommes récoltées à la descente de l’avion du retour. Compte tenu du différentiel de niveau de vie entre la Hongrie et les anciens pays membres, l’attractivité de cette activité semble significative.

Perspectives

Depuis quelque temps, on relève le développement d’attaques de banques en Hongrie, souvent réalisées par des bandes criminelles qui viennent de l’ex-Yougoslavie voisine. Cependant, le braquage des banques hongroises reste d’un intérêt limité aussi longtemps que la Hongrie conserve l’usage de sa monnaie nationale, le forint, dont l’utilisation est réduite à son espace. Ce qui en diminue considérablement l’intérêt.

En revanche, les réseaux criminels auront peut-être de beaux jours devant eux lorsque la Hongrie adoptera l’euro. En effet, les Hongrois n’ont pas encore pris l’habitude de prendre des mesures élémentaires de sécurité lors des transports de fonds. Le temps que les escortes de fourgons soient au point, les bandes criminelles auront peut-être réalisé quelques attaques juteuses. Chacun sait, cependant, que la Hongrie n’est pas prête de rejoindre l’euro. Il faut souhaiter que d’ici là les formations appropriées auront été dispensées et digérées.

Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’Ecole des Affaires publiques et internationales de Glendon.

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