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L’Iraq et l’Afghanistan

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L’Iraq et l’Afghanistan

Et si nous nous étions trompés? La guerre en Iraq s’est-elle avérée un succès, celle en Afghanistan un échec? Cette interrogation, il me semble, à la fin de l’été 2010 est tout à fait pertinente. Le Président Obama a tenu sa promesse. Les troupes américaines de combat quittent l’Iraq. L’Iraq est fragile, mais relativement stable. Nous nous enlisons toujours plus en Afghanistan.

L’Afghanistan, c’était la bonne guerre. Elle faisait suite aux attentats du 11 septembre 2001. Cette guerre était alors supportée par l’ensemble de la communauté internationale, l’ONU et l’OTAN. C’était impératif, il fallait trouver Osama ben Laden. Les Talibans, alors au pouvoir, ne respectaient pas les droits les plus fondamentaux des peuples afghans. La guerre débuta du bon pied. En quelques mois, al Qaeda était en déroute. Les Talibans furent chassés du pouvoir. La communauté internationale promit alors des sommes faramineuses pour rebâtir le pays. Pourtant, l’Afghanistan ne progressa pas aussi rapidement qu’on l’aurait voulu. Pire, les Talibans reprirent de la force sur le terrain, la guerre s’intensifia. Dans la deuxième moitié de la décennie, les troupes de l’OTAN s’embarquèrent dans une guerre d’usure, bien difficile à gagner. Il y aura des troupes occidentales en Afghanistan encore pour longtemps, c’est certain. Une victoire, une défaite honorable, un compromis acceptable, un abandon??? Qu’arrivera-t-il de ce pays si meurtri par la suite?

L’Iraq, c’était la mauvaise guerre, celle que personne ne voulait sauf l’administration Bush. Il était bien difficile de croire qu’il y avait des liens entre Saddam Hussein et al Qaeda. L’Iraq était-elle en voie de posséder des armes de destruction massive? Non, cela fut clair assez rapidement. C’était une guerre sans logique, sans raison. D’ailleurs, l’argumentaire a changé au fil du temps. L’Iraq libre se devait de devenir une démocratie, un symbole du possible au Moyen-Orient. L’autorité provisionnelle de la coalition qui tenta de gouverner le pays à la chute du régime en place fut un échec sur toute la ligne. Après une courte accalmie suite à l’invasion, l’Iraq tomba dans le chaos total. En 2007, les Américains envoyèrent un renfort massif de troupes en Iraq. La stratégie fonctionna et la situation se stabilisa. Au printemps 2010, les Iraquiens retournèrent aux urnes. Les résultats de l’élection furent contestés, personne n’a gagné. Le pays ne retomba pas, tout de fois, dans la guerre civile, malgré l’incertitude politique. La paix n’est pas complète en Iraq; d’importantes questions de sécurité demeurent. Sauf qu’on a l’impression que l’Iraq est sur la bonne voie, qu’il y a de la lumière au bout du tunnel.

Je lisais plus tôt cette semaine que l’administration Obama ne sait pas quoi faire pour marquer le retrait des troupes américaines d’Iraq. Il faut souligner l’événement, surtout avec les élections de mi-mandat qui approchent. Mais, il ne faut pas trop célébrer. Le Président Obama a toujours été opposé ce conflit. C’était la guerre de l’autre président, de celui que l’on cherche à oublier. L’Iraq a aussi été une guerre pénible pour l’Amérique, pour l’armée, ses soldats et leurs familles. Les USA sont toujours en guerre, en Afghanistan. C’est une question, ici, d’équilibre.

Je ne cherche pas à faire du révisionnisme historique. Je ne cherche pas à justifier plusieurs années plus tard l’intervention en Iraq. Je note, surtout, l’ironie du sort. En Afghanistan, il est extrêmement difficile de renverser la tendance. Personne ne fait confiance au politique en place, à Hamid Karzai. L’Afghanistan a certainement beaucoup à offrir au monde, mais la paix semble encore bien loin. L’Iraq, fort probablement, s’en sortira. Le pays risque de devenir une démocratie assez vivante. Il ne faut rien prendre pour acquis, c’est vrai. L’Iraq, malgré tous ses défis, connaît bel et bien l’espoir d’un avenir meilleur.

Il y a, bien entendu, d’autres interprétations. Il est possible de dire que les USA ont mal réagi au 11 septembre 2001. La guerre, qu’elle soit en Afghanistan, ou en Iraq était une erreur. Dans les deux cas, elle ne mena à rien, si ce n’est qu’à la désolation, la mort et à l’hostilité perpétuelle. C’est le point de vue des pacifistes. Le problème c’est que, cette perspective, surtout affirmée aujourd’hui, oublie les états d’âme de l’Occident au début de la guerre au terrorisme. L’Amérique était traumatisée. La guerre semblait alors tout à fait légitime.

Il n’est probablement pas juste de parler de victoire et de défaite. Dans cent ans, les historiens verront peut-être d’un bon œil les guerres de George Bush, le libérateur d’Iraq. Si je vous l’avais dit en 2003, vous auriez probablement ri de moi! Qu’en pensez-vous, sept ans plus tard?

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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