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Et, si c’était voulu?

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Et, si c’était voulu?

Nous entendrons parler du raid de lundi pendant longtemps. La condamnation internationale est sans équivoque, sauf, et il faut le noter, en Amérique du nord. La population israélienne elle-même se pose des questions. Je vous invite à lire ce commentaire que l’on retrouve sur le site du Courrier international, ‘Gaza sera notre Vietnam’.

(http://www.courrierinternational.com/article/2010/06/02/gaza-sera-notre-vietnam)

Autre point de vue, il m’apparaît clair que le geste d’Israël était prémédité, posé et réfléchi. Les dirigeants politiques et militaires israéliens voyaient la flotille venir, ils ont eu le temps de se préparer. Ils ont fait le choix de cette intervention. L’action militaire n’était pas un accident. Les bateaux n’étaient pas pour passer, peu importe les circonstances. Les soldats avaient clairement ordre d’utiliser toute la force nécessaire. Il n’y a pas eu de dérapage lors de l’opération. Le gouvernement israélien a vu venir le piège et il a décidé en pleine connaissance de cause de sauter dedans à pieds joints. Pourquoi? C’est cette logique qu’il faut chercher à comprendre.

Comment analyser, donc, le pari du politico-militaire israélien? Les dirigeants se doutaient assurément de la réaction internationale qui allait suivre l’assaut. Ils ont sacrifié l’image à d’autres fins. Quels étaient les objectifs recherchés? Que tentaient-ils d’accomplir par cette exercise politique, géo-stratétique et militaire périlleux? L’un des objectifs était peut-être de bloquer le nouveau processus de paix. La droite israélienne ne profite-t-elle pas de l’instabilité politique avec la Palestine?

Israël force aussi avec cet assaut la main américaine, ‘vous êtes avec nous ou contre nous’ pour reprendre une vieille formule. Israël n’a pas apprécié l’attitude de Washington cet hiver; elle force Obama a prendre position plus fermement.

Je suis désolé d’être cynique, mais à qui profite cet événement? Sans aucun doute, la violence profite aux extrémistes des deux côtés. Malgré ce que l’on entend, il n’y a pas ici d’opportunités de paix. La faute n’est pas uniquement israélienne. Les israéliens et les extrémistes font, comme c’est trop souvent le cas, le pari du conflit. Qui l’emportera?

Je n’affirme pas que mes hypothèses sont les bonnes par rapport au raisonnement des dirigeants israéliens. Je dis simplement que si nous voulons comprendre, il faut déchiffrer les logiques des acteurs. Dans un monde de double, pour ne pas dire de triple sens, les logiques sont parfois bien tortueuses.

Correction par rapport au blog de lundi, Maired Corrigan-Maguire, prix Nobel de la paix, n’était pas sur l’un des bateaux arraisonné le 31 mai. Elle est sur le Rachel-Corrie, présentement en route vers Gaza.

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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