La burqa
La Belgique est en voie de devenir le premier pays européen à bannir le port de la burqa en public. La France, de son côté, tergiverse toujours. Bravo les belges! La politique proposée est claire, sans ambigüité.
Je le dis clairement, haut et fort. Je suis contre le port de la burqa en public. Je ne suis pas en faveur d’une société complètement séculière. Je ne suis pas contre le port de symboles religieux en public. Même porté par des employés de l’État, cela n’a pas tendance à me déranger. Je n’ai rien contre le hijab, qui généralement ne couvre pas le visage, le turban ou le port de la croix. La burqa, c’est autre chose. C’est un vêtement qui cache le visage, qui humilie. C’est trop.
Je vis à Toronto. N’exagérons pas les nombres, je ne les connais pas. Mais, il m’est arrivé de croiser sur la rue des femmes qui portaient la burqa. Le débat n’est, donc, pas simplement hypothétique. Le port de la burqa ne peut pas être simplement une question d’humilité. C’est un symbole de soumission. Je ne suis pas expert sur le Coran, je ne suis pas théologien, je ne suis pas expert en éthique. Je suis simple citoyen et je perçois la burqa comme étant une forme d’oppression de la femme. Je ne crois pas, je ne peux pas croire, que l’Islam peu importe sa forme, l’impose. Certaines femmes musulmanes disent que l’Islam à sa base est très ouverte aux femmes, très moderne. Peut-être… Ce qui ne fait que confirmer, pour moi en tout cas, l’incongruité du port d’un vêtement qui cherche à renfermer, à isoler. La burqa ne peut être perçue que comme un symbole d’infériorité de la femme, un symbole inacceptable.
Je ne réponds pas par peur de l’inconnu, je réponds par conviction – par conviction par rapport à la place des femmes dans nos sociétés, par conviction en ce qui concerne les rapports entres les individus dans la sphère publique. Dans nos sociétés, la confiance entre les individus et le respect de la personne sont extrêmement importants. Lorsque je croise quelqu’un dans la rue, je veux voir son visage, je veux voir ses yeux, je veux voir sa bouche. Je veux voir ses expressions faciales. Ce contact humain, même de quelques millièmes de secondes, rassurent.
Je suis fatigué des politiciens qui tentent de faire la quadrature du cercle. Je ne vois pas comment il peut y avoir ici une zone grise. Dans la plupart des cas, je cherche le compromis, je n’aime pas les extrêmes. Pour ce qui est de la burqa, je ne vois pas d’entre-deux. Soit comme société, nous acceptons le port de la burqa, soit nous le refusons. J’ai bien de la difficulté à concevoir comment il peut y avoir ici un accommodement.
Je ne cherche pas la polémique. Je ne crois tout simplement pas qu’il existe une justification pour le port de la burqa en public. J’espère qu’un jour, nous serons tous belges!
Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.