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Les Gestionnaires de l’apocalypse

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Les Gestionnaires de l’apocalypse

Je suis en train de lire le dernier tome des Gestionnaires de l’apocalypse de Jean-Jacques Pelletier, La faim de la terre. À mes amis anglophones, vite… Trouvez cette série en quatre tomes. Ce sont des romans super-fascinants! Ce dernier tome est un peu plus poussé, peut-être un peu moins crédible. La lecture des livres reste facile, quasi-enivrante. Si Pelletier était américain, ces romans seraient traduits et publiés un peu partout à travers le monde!

Chez Pelletier, tout est jeu et manipulation. Il est impossible de lire Pelletier sans se demander jusqu’à quel point, nous, comme simple citoyen, sommes justement manipulés. Pelletier exagère, bien entendu… Il va beaucoup trop loin; il bascule du côté de la conspiration. Sauf que… Même dans la réalité, nous avons bien souvent l’impression que les choses ne sont pas claires. Les politiciens nous disent bien ce qu’ils veulent. Les journalistes l’interprètent d’une certaine façon. Il devient facile pour tout le monde de tomber dans le préconçu. Les étiquettes sont faciles, la droite, la gauche… Par exemple, une bonne partie de la population américaine a bien voulu croire qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak. Le discours, même mensonger, a justifié l’intervention. Il a atteint son objectif. Bush a été réélu suite à l’invasion, alors ne me parlez pas de coût politique! Comme citoyen, nous sommes sujets aux données et faits disponibles, à ce que l’on veut bien nous dire, à ce que l’on veut bien entendre, à ce que l’on veut bien croire, à ce pour quoi nous sommes conditionnés; nous interprétons le tout du mieux possible. Tout n’est pas propagande; tout n’est pas ‘spin’. Il est toujours bien de développer son sens critique, mais même un sens critique aigu ne permet pas de tout distinguer, du vrai du faux, du spéculatif à l’objectif. Rester vigilant, facile à dire…

Pelletier réussit dans ses romans à démontrer la fragilité des arguments. Dans La faim de la terre, le bio tue et les OGMs peuvent sauver l’humanité. L’agriculture traditionnelle ne peut pas nourrir toute la planète; il faut produire plus. Pour sortir les gens de la pauvreté un peu partout sur terre, il est normal de se tourner vers une agriculture plus industrielle. Comme façon de présenter les choses, c’est ‘beurré épais’, mais dans le livre ça passe. L’agriculture traditionnelle est soumise à un champignon qui détruit les récoltes; il y a pénurie; les gens ne croient plus au bio et accepte l’alternative. Est-ce que c’est si tirer par les cheveux que cela? Pelletier part de la réalité et il détourne l’argument.

De la crise environnementale, à une possible crise en eau, à la pénurie alimentaire, en passant par le terrorisme islamiste, sans oublier la peste, tout y passe! Il ne s’agit pas de prendre Pelletier au sérieux, c’est de la fiction bien conçue. Il s’agit de voir les thèmes, d’y réfléchir, de voir les tendances et de se questionner. La vraie fiction, la bonne, même dans ce style, peut mener à la réflexion.

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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