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À genoux!

GB Geo-Blog

À genoux!

Je suis catholique, pratiquant. Je suis allé à la messe hier (dimanche) avec la petite famille. Il est bien difficile d’écouter l’homélie, avec deux jeunes bambins qui se roulent par terre. La tête a, donc, choisit de divaguer.

Quelle est la nature de la relation entre le politique et la religion? Je ne ressens pas le besoin de faire une analyse complète, mais je veux commenter; je veux exprimé quelques idées qui m’apparaissent trop souvent oubliées.

La religion peut en effet être déstabilisatrice. La relation tendue entre l’Occident et le monde musulman l’est, en partie, à cause de la religion. Ce n’est pas le seul facteur qui explique ce conflit; il y a aussi des considérations politiques, économiques et culturelles. N’empêche, la religion fait partie du mixte. Le conflit israélo-palestinien n’est pas juste religieux, mais la religion y joue maintenant un rôle de premier plan. Plusieurs pays européens, pour diverses raisons, ont des tensions raciales, ethniques, générationnelles et d’une certaine façon également religieuses. Le débat sur l’interdiction des minarets en Suisse était bien étrange, pour un pays qui de l’extérieur paraît si tolérant. Le rôle de la religion, surtout des évangéliques, dans la politique américaine est à la source de nombreux débats. Le Vatican n’a pas un passé sans faute, guidé par Dieu ou non…

Il est facile de prendre tous ces exemples et de dire que la religion c’est dangereux. Il est facile d’insister sur la séparation entre l’État et la religion. Il est de nos jours de mise de dire que l’État c’est public et la religion c’est privée. Pourtant, ce n’est pas si simple.

La civilisation occidentale est à la base une civilisation judéo-chrétienne. Les grandes valeurs qui nous animent, ainsi que plusieurs de nos grandes valeurs démocratiques, sont d’origines judéo-chrétiennes. Nous ne pouvons pas oublier le rôle des grandes religions dans la transmission de ces valeurs. Au contraire de ce que l’on affirme parfois, les valeurs ne changent pas si rapidement que cela. Le respect et l’écoute, deux valeurs qui nous permettent de vivre en société, sont bien présents dans la bible.

Institutions politiques et institutions religieuses sont de nos jours bien séparées. Ceci étant dit, je ne voudrais pas d’un État où la religion n’existe que dans la sphère privée, dans les Églises et les sous-sols. Entre autre, je veux des politiciens qui agissent par conviction, avec leurs valeurs, incluant leurs valeurs religieuses. Il y a eu au cours des dernières années de nombreux scandales éthiques en politique, quels valeurs motivaient ces acteurs? Qu’un député représente ces citoyens c’est bien… Qu’il travaille pour son parti, c’est parfait… Je veux aussi qu’il agisse selon sa conscience. Agir en pensant, c’est agir avec ses valeurs, c’est agir selon ce que l’on croît profondément. La religion, les valeurs religieuses, doivent faire partie du politique.

Le Canada, le Québec en particulier, a voulu se débarrasser de la religion dans la sphère publique. Qui ne se souvient pas des débats entourant la Commission Bouchard-Taylor? Faisons attention… Pour employer une expression anglaise, lorsqu’il s’agit de politique et de religion, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain!

Caveat lector: Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiquees et internationales de Glendon.

(Je dois inclure cette phrase lors de chaque intervention; elle n’est pas spécifique au blogue de ce matin, ce qui pourrait sembler être le cas étant donné le sujet.)

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