Lors du dernier panel du congrès de la semaine passé, la question s’est posée : les USA sont-ils encore une superpuissance? La question est bien évidemment pertinente puisque ce pays mène deux guerres et fait face à de graves défis économiques et sociaux. De plus, l’histoire démontre que lorsqu’un ‘empire’ s’écroule, il y a de graves conséquences pour la stabilité et la sécurité internationale.

Ceci étant dit, le débat n’est pas nouveau et semble, d’une certaine façon, une répétition de celui qui a eu lieu à la fin des années 1980. Avant l’effondrement complet de l’Union-Soviétique, plusieurs grands penseurs prophétisaient la fin du siècle américain. La menace ne venait pas alors autant des rouges, que de l’Asie, du Japon en particulier. Les USA croulent alors sous le poids de la responsabilité. La fin de la Guerre froide redonne confiance à l’Amérique. L’URRS s’effondre et le Japon débute une longue descente aux enfers sur le plan économique. Les USA deviennent la superpuissance, l’hyperpuissance. Il ne fait pas de doute que le monde est alors unipolaire. Pour employer une expression de l’époque, c’est ‘la fin de l’histoire’. Les penseurs critiques oseront même parler de l’empire colonisateur. Le 11 septembre, la guerre en Afghanistan et la deuxième guerre d’Irak, la crise financière et économique ramènent la question américaine sur le tapis. Est-ce le déclin de l’Amérique? Cette fois, est-ce pour de bon?

Je vous dirais qu’il est un peu tôt pour répondre à cette question, tout au moins avec certitude. Les USA font, en effet, face à de graves défis. Le Président Obama doit œuvrer pour la paix, mériter pleinement son Nobel. Il doit relancer l’économie malgré une dette énorme. Les États-Unis restent, toutefois, la plus grande puissance militaire et économique du monde et de loin. C’est important et il ne faut pas l’oublier.

Il semble que plusieurs autres pôles émergent, l’UE, le Brésil, la Chine et l’Inde. Ces pays, ou jurisdiction dans le cas de l’UE, sont, cependant, bien loin d’avoir rejoint la puissance américaine. Il faut plutôt parler d’un ‘feeling’, d’une impression. Les USA périclitent; la Chine poursuit son ascension fulgurante. Cette perspective est trompeuse. La Chine également connait d’énormes défis. Entre autre, la stabilité politique et sociale est loin d’être acquise dans ce pays. Sur le plan économique, la Chine dépend encore beaucoup trop du commerce extérieur; elle n’a pas encore assez développé son marché interne.

Rien n’est stable et tous les grands empires ont finit par tomber. L’unipolarité ne pouvait pas, ne peut pas, être un état permanent. Il faut, néanmoins, être prudent; ne traçons pas sur la case américaine un ‘X’ trop rapidement. Les USA restent, aujourd’hui, encore la grande puissance. La question est de savoir, pour combien de temps?