Je suis en conférence pour la semaine. J’y présente un texte que j’ai co-écrit avec une étudiante de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon, Bethan Dinning. Un gros merci à Bethan, sans qui cette recherche n’aurait certainement jamais aboutie. Il est malheureux qu’elle ne puisse pas être ici pour présenter à mes côtés.

Nous nous sommes attardés à l’étude des futurs en administration publique. L’élaboration de scénario a-t-elle sa place dans l’étude et la pratique de l’administration publique? L’étude des futurs n’est pas nouvelle et la construction de scénario est pratique courante dans certaines disciplines, mais pas en administration publique. Les gouvernements l’utilisent déjà, par exemple, pour faire face à de possibles situations d’urgences ou de crises. C’est assez standard en études environnementales, pour étudier les changements climatiques. Nous favorisons, toutefois, des exercices de construction beaucoup plus vastes.

Il ne s’agit pas, ici, de prédire le futur. Il s’agit plutôt d’un exercice scientifique pour identifier et considérer les différents futurs possibles d’une société. Pour commencer, Il faut avoir un scénario de base, identifier les grandes tendances actuelles et penser aux possibles évolutions, en considérant les variables les plus pertinentes. Bethan et moi suggérons que la construction de scénario peut jouer un rôle important en administration publique. Sur le plan disciplinaire, la construction de scénario force le chercheur à penser à l’avenir, au lieu de s’attarder au passé. Son travail n’en devient que plus utile. Du côté de la pratique en administration publique, c’est un processus qui a comme objectif de mener à une réflexion sur ce que peut devenir, ce que peut accomplir, une société. L’élaboration de scénario peut, de plus, potentiellement favoriser l’engagement civique si le processus est ouvert et si les intervenants sont vraiment à l’écoute; il faut une société politiquement mature. En gros, l’étude des futurs et l’élaboration de scénario permettent à une société de penser sur le long terme, de reconnaître les scénarios désirés, et tout aussi important de s’entendre sur ce qui est à éviter.

Dans le texte, Bethan et moi analysons et comparons l’élaboration de scénario dans cinq juridictions : le Canada, les USA, la Grande-Bretagne, l’Australie, l’Europe. L’élaboration de scénario promet, mais sans surprise, l’outil est sous-utilisé. Nous notons que les gouvernements sont généralement intéressés, quoi qu’ils ne semblent pas avoir envers ce type de pratique un réel engagement. La Grande-Bretagne et l’Australie semblent êtres les pays les plus réceptifs à regarder vers l’avenir.

Notre recherche est encore assez préliminaire. Pour ceux que ça intéresse, il est possible de trouver notre contribution à l’adresse suivante, http://www.irspm2010.com, en cherchant mon nom du côté des auteurs. Nous espérons soumettre pour publication. Nous sommes, donc, ouverts à vos commentaires, suggestions et critiques.

Je vous reviens plus tard dans la semaine s’il se dit quelque chose d’intéressant à cette grandiose et auguste conférence!

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.