En Australie
Je sais, je sais, je suis en retard. Plaignez-vous! Sauf que ça m’a échappé! En faisant de la recherche la semaine dernière, je suis tombé sur cette initiative du gouvernement Australien, http://www.australia2020.gov.au. ‘Australia 2020’ est un grand exercice démocratique de politique publique qui s’est déroulé en 2008-2009. Regardez-moi ça!!! Sur papier, c’est assez impressionnant, merci… Entre la version officielle et ce qui s’est vraiment passé, il y a peut-être une différence. N’empêche… Le Premier ministre australien a mis de l’avant un processus pour générer un vrai débat national sur l’avenir du pays. Il y a, ici, une volonté d’aller chercher les meilleures idées peu importe où elles se trouvent. Respect, écoute, la volonté de mieux faire, le désir de forger l’avenir ensemble… Je n’ai pas fait de recherche plus poussée sur ‘Australia 2020’, je ne sais pas ce qu’on en a dit. Il me semble, cependant, que c’était bien plus qu’un simple jeu de relation publique.
De l’extérieur, on a parfois l’impression que le Canada est en train de se faire dépasser. Qu’est-ce que je donnerais pour voir un exercice de la sorte au Canada? Je suppose que nous avons eu la Commission Macdonald, mais c’était dans les années 1980. Excusez-moi, ça fait un bout! Je suppose que c’est pire puisqu’en situation de gouvernement minoritaire, tout devient hyper-partisan. Les canadiens, il me semble, devraient tout de même être en mesure de tenir une discussion rationnelle sur le Canada de demain. Surtout que nos élections… Bon, suffit!
La Colombie-Britannique et l’Ontario ont mis sur pied au cours des dernières années des assemblées citoyennes pour une possible réforme de leur système électoral. Les citoyens des deux provinces, par voie de référendum, ont rejetés les propositions faites. En Ontario, le Premier ministre McGuinty avait de bonnes intentions, mais il n’a jamais vraiment épaulé, ou soutenu, le processus. Il l’a mis en place et il l’a laissé tomber. Le Premier ministre Australien, malgré la crise financière et économique, a fait preuve de leadership, poursuivant le processus alors entamé.
Le Québec est fier de ses consensus. On se souviendra des grands sommets socio-économiques contre le déficit et contre la pauvreté à l’époque de Lucien Bouchard. De souvenir, il s’agissait plus de convaincre d’un agenda politique, que de débattre honnêtement de l’avenir.
Il est facile de dire qu’un pays est à la croisée des chemins. L’Histoire se construit; nous sommes, donc, toujours à la croisée des chemins. Pour un ‘Australia 2020’, il faut un leadership politique, et une population qui le réclame et qui embarque. Il me semble qu’il serait bon au Canada de prendre le temps de considérer nos acquis, d’étudier nos choix, de voir collectivement où nous voulons aller, et d’en faire des priorités.
P.S. Si on regardait vraiment l’avenir ensemble, on éviterait peut-être le psycho-drame de la place du français aux cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de Vancouver? Juste une idée…
Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.