2013 en Europe: dossiers “fumants” et “dormants”
Quels sont les dossiers “fumants” et les dossiers “dormants” de l’année 2013 ? Sans prétendre lire dans le marc de café et encore moins à l’exhaustivité, voici quelques hypothèses.
Les dossiers “fumants”
Par “fumants”, entendons qu’il s’agit de dossiers d’actualité brûlante, mais aussi parfois d’un rideau de fumée qui s’élève devant d’autres dossiers tout aussi importants mais négligés que nous appellerons “dormants”.
Parce que la croissance du PIB réel de 2012 (par rapport à 2011) a été de -0,3% dans l’Union européenne, l’économie reste en 2013 une préoccupation clé, avec un très léger mieux. Les prévisions d’Eurostat envisagent en 2013 une croissance du PIB (par rapport à 2012) de + 0,4%… mais seulement +0,1% dans la zone euro. C’est pourquoi le chômage qui se trouve en octobre 2012 à 10,7 % de la population active pourrait rester en 2013 un sujet sensible.
Dans ce contexte, les tensions sur les budgets publics feront à nouveau la Une des journaux télévisés, avec la mise en place de mesures d’économie et de contrôle des dépenses… par Bruxelles, du moins pour les pays de la zone euro. L’année 2013 verra se consolider le glissement d’un fédéralisme monétaire (l’euro) à un fédéralisme budgétaire (via les mesures de contrôle). Et se poser la question d’un glissement vers un fédéralisme économique voire politique, avec toutes les réticences des autorités nationales comme d’une part des opinions publiques.
L’UE pourrait entendre à nouveau parler de la Hongrie, dont le Premier ministre Victor Orban risque de se faire rappeler à l’ordre, a minima par les marchés financiers.
Enfin, 2013 est une année singulière puisque l’UE commence à 27 pays membres et se terminera très probablement … à 28 pays membres. La Croatie devrait faire son entrée le 1er juillet 2013.
Les dossiers “dormants”
A l’image des agents dormants, les dossiers “dormants” poussent leurs pions en silence… jusqu’à ce que la situation conduisent à prendre conscience qu’il aurait été bon de s’en préoccuper plus tôt.
Le vieillissement de l’Union européenne se poursuit, sa fécondité reste faible (1,6 enfant par femme)… et les bonnes résolutions annoncées en 2008 pour mettre en place une politique de la population ont été emportées par la crise depuis 2008, sauf exception.
La compétitivité de l’économie européenne est un autre sujet qui peine à s’imposer, alors qu’il s’agit de la porte de sortie. Pourtant, les promesses formulées en 2000 de faire de l’UE une économie de la connaissance en 2010 sont restées lettre morte. Avec à peine 2% de son PIB consacrés à la Recherche & Développement l’UE se place derrière l’Australie, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud. Talonnée par la Chine, l’UE devrait s’inquiéter.
La corruption dans les pays de l’Union européenne reste un vrai sujet. En période de crise les mafias prospèrent et prennent des participations dans des entreprises en difficulté. Puis les réseaux asphyxient la concurrence. Après avoir considérablement tardé, l’Union européenne devrait publier en 2013 d’un rapport sur la corruption dans tous les pays membres de l’UE. Une approche transversale indispensable pour ne pas froisser inutilement nos amis du Sud-Est de l’Europe et aborder de façon cohérente cette difficulté.
Enfin, 2013 verra progresser la procédure pour les 8 pays candidats officiels et potentiels. L’immense majorité des 503 – et bientôt 507 – millions d’Européens serait bien en peine de faire la liste mais… la procédure avance, à des rythmes variables. La candidature de la Turquie semble cependant en panne. Quoi qu’il en soit, les frontières de l’Union européenne sont un sujet d’actualité, d’abord avec l’adhésion de la Croatie, ensuite avec les négociations qui restent en cours.
Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’Ecole des affaires publiques et internationales de Glendon.