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Wall Street

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Je suis en train de lire un livre intitulé ‘Une histoire de Wall Street’. Le livre, récemment publié, a été rédigé par Michel Van der Yeught. Je suis loin d’en avoir terminé la lecture. En lisant le bouquin, je me pose la question suivante : est-il possible de changer la culture des ‘stock markets’? Le livre renforce la notion comme quoi les marchés boursiers sont de grands casinos. La spéculation effrénée, les bulles spéculatives, l’éclatement des bulles, c’est ça Wall Street. Plus encore, Van des Yeught met l’emphase sur les individus, les acteurs du système. Les spéculateurs aiment le jeu; ils aiment l’argent; ils sont agressifs et hyper-compétitifs. Surtout, ils se foutent de nous! C’est ce qui explique, en partie, l’ambivalence de la population générale envers Wall Street. Nous admirons les ‘traders’, tout en décriant leurs abus!

La crise financière des dernières années a ramené sur le tapis la question de la culture des marchés. Pour comprendre cette culture moderne, le livre titré ‘Liar’s Poker’ de Michael Lewis, qui nous ramène aux années 1980, reste la référence. La littérature universitaire traite de la mentalité de groupe, ‘herd mentality’, qui a trop souvent trait sur les marchés boursiers. Lors d’une bulle, les investisseurs perdent la tête – l’exubérance l’emporte. Il est clair que la culture des marchés a joué un rôle dans la crise des ‘subprimes’, comme elle a joué un rôle dans toutes les crises financières de l’histoire. Peut-on y faire quelque chose?

Plusieurs espèrent encore une refonte majeure des marchés financiers, une réglementation financière à neuf. Il est difficile de croire que de nouveaux règlements puissent changer quoi que ce soit par rapport à la culture des marchés financiers. Les acteurs seront simplement plus créatifs. Depuis quelques années, il est aussi devenu coutume de parler d’un cadre réglementaire axé sur des principes, ‘principles-based regulation’. Suivant cette logique, les autorités élaborent avec les acteurs du marché quelques grands principes de réglementation, sans chercher à tout réglementer. Les règles sont alors faciles à comprendre pour tous. C’est la simplification du cadre réglementaire, au lieu du sur-formalisme actuel. À première vue, c’est intéressant pour traiter de la question de la culture des marchés boursiers. Il y a entente sur les grands principes et chacun y adhèrent; les marchés deviennent plus éthiques. Est-ce de nos jours, suite à la crise que nous venons de connaître, suffisant? Les principes, il me semble, ne peuvent pas dicter l’éthique. C’est l’inverse, l’éthique doit mener à de meilleures pratiques. Or, c’est sur l’éthique même que le bât blesse.

Grand cas est fait de l’éthique dans la pratique et l’étude de l’administration publique, de même en ce qui concerne le droit. En affaires… Il ne s’agit pas de blâmer tous les acteurs du système financier, ou de les accuser de tous les maux. C’est le comportement de quelques uns qui pose problème. Ceci étant dit, la culture des marchés va bien au-delà de l’éthique. C’est l’adoration de l’argent facile, dans des investissements peu productifs par rapport à l’économie réelle, qui mène au questionnement.

Le début de la réponse se trouve certainement dans les écoles d’administration. Qu’est-ce qu’on y enseigne? Que disent les curriculums? Enseigner la comptabilité, c’est une chose; enseigner la place des marchés à l’intérieur de nos sociétés en est une autre. Les écoles d’administration, au risque de généraliser, tendent à produire des clones. Les écoles d’administration, comme les universités de façon plus générale, doivent produire des gens capables de réfléchir. Changer la culture des marchés, des casinos, minimiser les risques de bulles, commence en grande partie ici!

Je termine cette intervention sur un sujet tout à fait différent. Je n’ai pas vraiment suivit les JO, si ce n’est que le hockey. Étant en France, les compétitions avaient souvent lieu tard le soir. J’ai lu le blog de Mr. Courmont du 28 février sur ce site avec grand intérêt. Je ne connaissais pas l’histoire de Brian McKeever. Pour ceux qui ne le savent pas, j’ai un handicap visuel (qui n’est pas pareil à celui de Mr. McKeever – ma situation est bien moins dramatique). Je ne peux que compatir avec ce fondeur. L’analyse de Mr. Courmont m’apparaît juste à 100%. Suivant mon système de valeur, Brian McKeever aurait dû skier dimanche. Il est malheureux qu’il n’en est pas eu l’occasion.

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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1 Comment

  1. Christine Maydossian March 5, 2010

    Prof Roberge,

    J’ai bien aimé votre pièce. Je suis tout a fait d’accord avec vous que les marchés boursiers en devenant de grands casinos ont largement contribué à la crise finnancière.

    Cela dit, que pensez-vous du rôle de la Fed américaine dans la crise finnancière et comment peut-elle contribuer à sortir de cette crise? Faut-il renforcer l’idée de “Rules Rather than Discretion” de Kydland et Prescott pour qu’on puisse régler d’une certaine façon le jeu entre les anticipations de agents économiques et les actions indépendentes de la banque centrale?

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