Le dernier numéro de Global Brief traitait de leadership. Et bien, nous savons maintenant qui sera ‘Président de l’Europe’. Non, ce n’est pas Tony Blair; sa candidature était d’ailleurs de moins en moins bien perçue. L’Europe a plutôt choisit le Premier ministre Belge, Herman Van Rompuy. Ce dernier a stabilisé une situation politique chaotique en Belgique. Le Figaro sur son site web explique le choix ainsi, ‘Son gros atout : ne mécontenter personne. Originaire d’un pays fondateur, orfèvre du consensus, conservateur comme la majorité des pays au Conseil, il parle français et brille par sa discrétion – un plus pour les grands pays, qui craignaient d’envoyer à Bruxelles une star leur faisant de l’ombre. Le contraire de Tony Blair, en quelque sorte’. Le défi qui l’attend maintenant est certainement énorme.

Le rôle du nouveau Président, sur papier, apparaît vague. Une fiche trouvée en ligne indique simplement, ‘Le président du Conseil européen : donne une voix et un visage à l’Union européenne ; assure la représentation de l’Union sur la scène internationale ; préside et coordonne les travaux du Conseil européen’. Pourtant, si l’on y pense la tâche qui attend le nouveau Président sera lourde et complexe. Le Président doit représenter l’Europe, sans vraiment pouvoir en contrôler l’orientation politique.

Je n’ai rien contre le nouveau Président, que je ne connais pas. Je ne dis pas que Tony Blair aurait été un meilleur choix. Ce que je sais, c’est que l’Europe avait, a toujours, besoin d’un homme fort, surtout si elle veut offrir un vrai contrepoids aux USA et à la Chine. L’Europe a besoin de se construire comme puissance mondiale. Le nouveau Président doit être en mesure de ‘gérer’ les pays membres, de travailler avec la France et l’Allemagne. Mr. Van Rompuy a-t-il la prestance pour (re)lancer l’Europe? Justement, il semble avoir été sélectionné parce qu’il ne possède pas cet atout. L’Europe reste aujourd’hui plutôt une réalité économique. Mr. Van Rompuy est économiste de formation; il doit bien connaître les enjeux économiques européens. Sur les enjeux plus globaux, est-il le bon homme? L’Europe se condamne-t-elle à la médiocrité avec ce choix? La France et l’Allemagne sacrifient-elles leurs intérêts à long terme, une Europe forte, pour quelques considérations à court terme, parce que pour le moment elles ne peuvent pas voir plus loin que le bout de leurs nez?

Le nouveau Président a beaucoup de latitude pour définir son poste. Mr. Van Rompuy pourrait très bien briller, ou couler. À suivre…