Et puis maintenant?
Et puis maintenant?
Le G20 a récemment confirmé son intention de mieux réglementer le secteur financier – notamment par la limitation des bonus des banquiers – et de poursuivre l’oxygénation de l’économie mondiale par les stimuli fiscaux et monétaires mis en place un peu partout dans le monde. Placés devant le constat que l’année 2010 figurera sans doute parmi les pires années au palmarès de la croissance économique globale, les nouveaux rois du G20 devront tôt ou tard se questionner quant à la façon dont ils passeront le flambeau aux consommateurs qui eux, sont les seuls à pouvoir remettre l’économie sur une trajectoire de croissance durable. Jusqu’à maintenant, on voit que les Chinois et Japonais puisent timidement dans leur épargne pour consommer alors que le consommateur américain continue à rembourser ses dettes. Pour que la reprise s’enclenche rapidement, cette tendance devra considérablement s’intensifier au cours des prochains mois. À mon avis, aucune reprise ne sera possible sans la bienveillance du consommateur de dernier recours made in USA. Nous sommes encore loin de cette perspective…
Cela dit, il demeure qu’un des principaux déterminant de la croissance économique à long terme – l’accès au crédit pour les consommateurs – sera justement restreint par la nouvelle réglementation financière internationale. Alors que les banques et les hedge funds adopteront des pratiques de crédit de plus en plus conservatrices, cela aura ultimement pour effet de contraindre la capacité d’emprunt des consommateurs et des entreprises qui dépendent fortement du crédit à la consommation (automobile, résidentiel, etc.), ce qui aura en retour un impact non-négligeable sur le potentiel de croissance de l’économie réelle à court terme.
Est-ce cela le prix à payer pour minimiser les chances qu’un effondrement financier semblable celui de 2007-08 puisse encore dévaster l’économie mondiale dans le futur?
Chose certaine, la reprise économique ne pourra être qualifiée de durable qu’au moment où les consommateurs retrouveront le goût d’acheter des biens et services dans un contexte où les programmes d’encouragement à la consommation mis sur pied par les gouvernement seront venus à terme. Attendons-nous à modérer notre optimisme au cours des prochains mois…