Un virage sous forte pression!
A l’égard du Grand Moyen Orient, la nouvelle approche de l’Administration Obama prend de plus en plus forme. Ses contours et paramètres se clarifient. En le faisant, l’équipe Obama privilégie le recours à la diplomatie tout en se distanciant en quelques aspects au moins de l’administration sortante de M. Bush.
Des pays alliés et rivaux, un cas en particulier illustre ce changement de ton et de fond. C’est celui de l’Iran. A mettre sous un effet de loupe, c’est justement le dialogue engagé, plutôt en coulisses pour le moment, entre les diplomates des deux pays. En attendant le happy ending, les embûches sont multiples. A vrai dire, la confiance en soi déborde à Téhéran. Le régime des Mollahs a marqué des points certains. L’élargissement de sa zone d’influence dans son voisinage a atteint un niveau inégalé. Il est capable d’exercer son droit de veto sur les dossiers chauds de cet espace moyen oriental et asiatique. Un niveau inégalé depuis la révolution khomeyniste en 1979.
Aujourd’hui le régime iranien cueille des gains : Une reconnaissance américaine qui s’est traduite par un renoncement aux tentatives de le déstabiliser et même de le renverser. Par contre, ce fait indéniable ne signifie nullement que l’Iran est sorti de sa double crise interne et externe. Soit les défis auxquels fait face un régime dont les besoins urgents de réforme économique sont criants. Et souvent soulignés par les opposants du Président Ahmedinejad. Un autre volet est celui de l’élargissement des libertés individuelles, souvent rejetées par le dogmatisme islamiste des cercles du pouvoir.
Soit, sur le plan stratégique, la menace d’une confrontation militaire avec Israël sur le dossier nucléaire. Menace toujours considérée comme probable. Ajoutons la méfiance des gouvernements arabes sunnites de l’intrusion de Téhéran dans leurs sociétés. Une brèche à leur souveraineté difficile à passer outre. Cela est aggravé par des surenchères iraniennes eu égard leur approche à la question palestinienne.
Justement, sur cet aspect, l’Administration Obama tente de faire un lien pour le déblocage ( le linkage) : promouvoir, même imposer, une solution globale qui se fonde sur la solution des deux États. En ce faisant, le bon vouloir est de satisfaire l’ambition historique des Palestiniens et du coup, normaliser ses relations avec l’Iran. Une normalisation qui faciliterait la mise en application et mettra en application des gestions conjointes des crises de la mer Caspienne jusqu’à la région du Golfe.
Les désirs « obamiens » sont nobles! Il ne faut pas s’en douter ! Mais il reste deux obstacles de taille : Washington fournira-t-elle la pression nécessaire pour les faire aboutir ? Aurait-t-elle des partenaires fiables pour cette pacification tant attendue ? Les doutes sont difficiles à dissiper !