La gestion courtoise d’un bras de fer !

La rencontre entre le Président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou cache mal les désaccords sur l’approche la plus avantageuse pour des intérêts de chacun des deux alliés. Doté d’une popularité tenace et solide, Obama n’hésite pas à imposer ses propres priorités géopolitiques au Moyen Orient. Une première et primordiale est d’éviter une défaite stratégique dans cet espace aux frontières des empires rivaux.

Pour rencontrer cette fin, Israël devrait répondre à un urgent besoin des États-Unis. C’est celui de renforcer sa position à l’égard de l’Iran, un ennemi redoutable, dans une période cruciale vue les négociations déjà déclenchées avec elle.

Ceci étant dit, les diplomates américains ne vont par quatre chemins : De un, le gouvernement Netanyahou devrait s’abstenir de prendre unilatéralement l’initiative d’une attaque contre les installations nucléaires iraniennes. Secundo, que le gouvernement Netanyahou apporte son appui sans détour à la solution des deux États, la seule communément acceptée et privilégiée dans les chancelleries occidentales. Ce qui, aux yeux des Américains, devrait paver la voie pour un ralliement des pouvoirs arabes en faveur de la politique d’Obama à l’égard de l’Iran. Cela n’est pas une mince demande américaine : Israël sera dans l’obligation de mettre fin à sa politique de colonisation. Une demande américaine urgente! Du même souffle qu’Israël accepte sans délai que Jérusalem soit déclarée aussi une capitale palestinienne. Une des exigences de la déclaration de l’État palestinien.

Pour le moment, les premiers indices confirment les désaccords entre les deux dirigeants américain et israélien. Par contre, la question inévitable est la suivante : Est-ce que M.Obama a le pouvoir et le vouloir de faire des pressions concluantes sur la décision israélienne? Pour tenter de répondre, il faut comprendre qu’au cas d’une pression américaine exercée sur Israël, elle ne sera jamais efficace sans qu’elle ne soit pas accompagnée par un déblocage sur le front palestinien. Ce qui signifie l’urgence de la réconciliation au sein de l’Autorité palestinienne. En particulier, entre les deux mouvements Fatah et Hamas. Ce qui est n’est pas pour demain!!

L’autre exigence pour le succès de la pression américaine sur Israël est la réaction iranienne envers l’approche d’Obama. Pour l’instant les iraniens envoient des messages peu encourageants ! M.Obama a dressé une limite temporale pour la diplomatie : la fin de l’année 2009! De leur côté, les arabes, surtout l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, devraient apporter leur appui à la présidence américaine. Leur double objectif de voir la création de l’État palestinien et de limiter les ambitions iraniennes dans leur espace serait plus facile à atteindre !

En tout cas, le gouvernement Netanyahou est sous pression américaine. Ce n’est pas pour la première fois ! Le dernier bras de fer entre l’ancien président américain Bill Clinton était coûteux pour le dirigeant du Likoud. Cette fois-ci M. Netanyahou est appelé à la vigilance et à éviter une confrontation avec l’Administration Obama qui semble déterminée et unie dans le déblocage de ce conflit israélo- palestinien. L’opinion israélienne aura son mot à dire. Il faut continuer l’observer!

Certes les liens américano-israéliens restent stratégiques et très solides. Mais leur rééquilibrage est sur l’ordre du jour !