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Crétinisme, imbécilité, stupidité!

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Crétinisme, imbécilité, stupidité!

Je viens de terminer la lecture du livre de Jean-Philippe de Tonnac intitulé, N’espérez pas vous débarrasser des livres. Ce bouquin est le résultat d’une série d’entretiens avec les écrivains Jean-Claude Carrière et Umberto Eco. L’objectif des entretiens avec ces bibliophiles est de réfléchir à la place du livre dans la société moderne. La préface ici est importante puisqu’elle détermine les contours du débat. Le livre, malgré l’arrivée des nouvelles technologies, est là pour rester. Le livre est parfait. Il ne peut pas être amélioré. La discussion porte donc sur le livre, tel qu’il existait, tel qu’il existe, tel qu’il existera, et non sur sa disparition. Dans tout le bouquin, il n’y a pas de nostalgie par rapport à un âge d’or supposé du livre. Carrière et Eco ne font pas l’eulogie du livre. Ils célèbrent plutôt cet objet merveilleux. L’intérêt de la discussion à mes yeux est justement là : le livre demeure et restera aussi pertinent qu’il l’a toujours été tout au long de l’histoire de l’humanité. Le monde change, mais comme le dit le titre ‘n’espérez pas vous débarrasser des livres’ pour autant.

Notre société est contradictoire. D’un côté, nous sommes prompts à vouloir adopter ce qui est nouveau, et par conséquent à rejeter ce qui semble être du passé. La fête du livre, pourtant, n’est pas quelque chose de rétrograde. Je lis sur internet à tous les jours, journaux, blogs, articles universitaires et livres. Je sais ce que permettent l’Ipad et les autres machines du genre. Ces technologies ajoutent à ce que nous avons déjà. Elles ne remplacent pas tout. Le livre en tant qu’objet physique n’est pas seulement histoire de culte. Il ne peut pas l’être. Le livre représente l’apogée de l’écriture. Or, l’écriture, et cela peu importe le format, reste avec nous, essentielle pour le bon fonctionnement de la société. Le livre, l’écriture et la lecture continuent d’offrir en prime de grands moments de plaisirs.

De l’autre côté, notre société tend à glorifier le passé, en sacralisant le bon et en oubliant le mauvais. Il est possible de prendre note du débat aux USA en ce moment sur l’avenir du roman américain. Pour certains, le grand roman américain, celui d’Hemingway par exemple, est mort. Pour d’autres, nous sommes dans une période creuse et le renouveau reviendra. Pour d’autres encore, les pessimistes font exprès pour ignorer la richesse de la production actuelle. Bien entendu, nous ne parlons pas du roman de masse, nous parlons littérature. Je ne me prétends pas critique littéraire. Je sais simplement qu’il s’écrit encore des trucs extraordinaires et cela un peu partout sur la planète.

Je lis beaucoup pour le boulot. Malheureusement, je lis moins maintenant pour le plaisir. Je ne suis pas à date avec les tendances. L’avantage, c’est que cela permet de grandes découvertes, parfois sans que l’on s’y attende. J’ai reçu d’une étudiante il y a de cela quelques années le roman de Orhan Pamuk, Mon nom est rouge. Je ne connaissais rien de l’auteur ou du livre. Je ne savais pas qu’Orhan Pamuk avait reçu le prix Nobel de littérature. L’étudiante voulait simplement partager son amour du livre, de cet auteur. Quelle découverte, quelle joie! Le livre est sans contredit un chef d’œuvre. L’intrigue, les personnages, la richesse de l’écriture, c’est intemporel, c’est passionnant. Vraiment, le grand roman n’a pas disparu. Sa découverte est toujours source de bonheur intense.

Il s’est toujours écrit du très bon, et du plus que médiocre. Nous sommes aujourd’hui étouffés par la quantité. L’émerveillement reste, toutefois, possible.

Le livre est là, pour de bon. Je suis, comme Carrière et Eco, incapable d’imaginer un monde sans livre.

Ah, et en ce qui concerne le titre du blog d’aujourd’hui, il vous faut lire le livre!

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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1 Comment

  1. Flavia July 10, 2010

    I was happy to discover Orhan Pamuk. I would also recommend “Snow” by the same author. Turkey occupies a special place between the East and the West and “Snow” is very relevant in the post 9/11 world. Long live the book! oh and Ismail Kadare is another author worth reading.

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