Bonne Fête!
Plus tard cette semaine, le Canada aura 143 ans. Un anniversaire, c’est une bonne occasion de faire un bilan. Je vous propose quelques observations qui vont au-delà de ce qui s’est passé au cours de la dernière année.
Le Canada est un pays jeune, toujours promis à un bel avenir. Pourtant, ce n’est pas les nuages gris s’amoncelant à l’horizon qui manquent. Les choses commencent-elles déjà à se gâter?
Le Canada sort de la crise financière et économique en bonne posture. La récession a été de courte durée. Le taux de chômage au Canada n’a pas atteint le même niveau qu’aux USA. Les banques canadiennes ont bien performé au cours des dernières années, malgré le tumulte environnant dans la haute finance. Les finances publiques sont en ordre, même si nous sommes récemment retombés en déficit pour minimiser le choc de la crise mondiale.
Le Canada est, en théorie, bien placé pour l’avenir. Nous rejoignons deux mondes, celui de la vieille Europe et celui des pays émergents. Nous relions l’Atlantique au Pacifique. Tout en gardant une relation privilégiée avec nos alliés occidentaux, le Canada s’ouvre tranquillement (nous pourrions peut-être le faire plus rapidement) à l’Amérique latine et à l’Asie. Nous avons des ressources naturelles, un sous-sol, qui fait l’envie de la planète. Les changements dans le grand Nord, pour tous les défis environnementaux qu’ils posent, offrent de belles opportunités de développement. En espérant que nous ne les gaspillerons pas.
Nous avons une population multiethnique, ouverte au monde (cela, malgré nos chicanes de clochers traditionnelles). Nous avons une population éduquée et assez optimiste. Nous sommes généralement assez tolérants. Il fait bon vivre dans nos grands centres, de Toronto à Vancouver.
Voilà pour les fleurs, maintenant, voici le pot!
Je vous invite à lire ou à relire le commentaire de James Travers dans le Toronto Star du 19 juin (http://www.thestar.com/news/canada/stephenharper/article/825809–travers-changing-canada-one-backward-step-at-a-time). Le débat est (re)lancé. En lisant les réponses des internautes, j’ai l’impression que les gens n’ont pas compris l’analyse du journaliste. Travers, oui, condamne le Parti conservateur de Stephen Harper, mais il va beaucoup plus loin. Cette analyse vise l’ensemble de la classe politique. Cette classe politique est de plus en plus obnubilée par la petite politique, et de moins en moins intéressée par la gouvernance et la gestion du pays. L’analyse vise les journalistes dont le regard est de plus en plus complice, de plus en plus léger. L’analyse vise les citoyens, nous qui fermons les yeux. Elle vise une population de plus en plus amorphe, trop satisfaite justement de sont sort? Chaque situation de façon isolée n’est pas une catastrophe. C’est l’ensemble qui porte au questionnement. Je ne suis pas nécessairement d’accord avec tout ce que dit Travers, mais parfois pour faire passer un message, il faut pousser la note. La démocratie canadienne n’est peut-être pas en péril, disons simplement qu’elle aurait besoin d’un bon coup de pouce.
G20/G8
Je me permets quelques commentaires sur le G20/G8 de la fin de semaine. La couverture médiatique de l’événement est extrêmement différente entre le Canada et le reste du monde, surtout l’Europe et la France. Le Globe and Mail de ce matin parle d’une grande victoire canadienne. À lire le journal, c’est un compromis historique favorisant à la fois la croissance économique et la réduction des dépenses publiques. Le Globe (lire Ibbitson, http://www.theglobeandmail.com/news/world/g8-g20/opinion/kudos-in-order-as-pm-shepherds-g20-to-surprising-consensus/article1620986/) élève Stephen Harper au rang de grand diplomate international. Le Canada à son meilleur, quoi?!!
Ailleurs, particulièrement en Europe et en France, le G20/G8 de Toronto n’a pas impressionné. La presse française parle d’un échec. Cette rencontre n’aura servi à rien. En ménageant la chèvre et le chou, le résultat est nul. Le communiqué final ne dit rien. La pertinence du G20 est même remise en cause. Les pays sont incapables de s’entendre sur les grands dossiers de l’heure. Les discussions s’enlisent. Alors, à quoi bon?
J’admets pour ma part que je n’ai pas compris la teneur du débat entre croissance économique et rigueur. En fait, je n’ai rien compris à la position américaine. Ce printemps, lors de la crise grecque, les USA sont intervenus fortement pour qu’une solution soit trouvée. Lorsque les européens négociaient le plan de sauvetage de l’euro et de la Grèce, le Président Obama lui-même avait fait pression sur ses homologues pour qu’ils agissent. Le message était alors claire, les européens devaient se prendre en main ce qui signifiait faire les efforts nécessaires pour assurer la stabilité financière et économique des États membres en difficulté. C’est ce que l’Europe, un peu à reculons, sous pression, est en train de faire. Arrive le G20/G8, le discours américain change. Tout d’un coup, les européens sont trop conservateurs. Cette austérité menace la reprise mondiale. C’est contradictoire, ça ne se tient pas. Pour la cohérence, tout au moins, on repassera!
Un petit rappel, le G20/G8 n’est pas un système de gouvernance mondiale. C’est un club de discussion. N’en exagérons pas les mérites ou les échecs. Je le répète, le vrai travail se fait ailleurs, dans les organisations plus techniques. Je ne dis pas que le G20/G8 ne sert à rien; la direction générale donnée par le club est très importante. Mais ‘la game’ se joue ailleurs, loin des caméras … et des protestataires.
Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.
I just wanted to say Happy Birthday Canada. From my personal experience Canada/Toronto is the best home away from home one can hope for.
On the G8/G20, the local and national media all agreed that Harper had emerged victorious. No analysis was offered as to what the long term results of Harper’s agenda will accomplish if anything at all considering that these are not binding agreements- the preoccupation was more with the fact that Canada’s idea was welcomed by G20 leaders, that Canada occupied some space in the International spot and had something to offer. This reflects the inferiority complex of a middle power like Canada I think.
I also wanted to add that the majority of the media coverage was on the protesters and not the significance or lack thereof of the summit and its outcome. I would say 85% or more of the time was dedicated to the protests. The real protesters, the peaceful ones, failed to articulate their cause, or at least their message got lost in the media coverage.
Welcome back to Canada!