Les armes nucléaires après la conférence d’examen du TNP
Les Etats-Unis s’impliquent fortement dans la préparation de la conférence d’examen du Traité de Non Prolifération (TNP) qui se tiendra à New York à partir du 3 mai. En organisant la conférence de Washington sur la sécurité nucléaire la semaine dernière, Barack Obama a ainsi rappelé sa détermination à ce que cette conférence d’examen soit plus réussie que les précédentes. Les Etats-Unis s’efforcent ainsi par tous les moyens de montrer l’exemple, notamment en matière de désarmement.
Face à ces manœuvres actives, les pays européens sont souvent montrés du doigt pour leur passivité sur les questions de non-prolifération. Et pourtant, l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne, basé à Paris, vient de publier un papier de Chaillot sur l’avenir des armes nucléaires. Dirigé par Jean Pascal Zanders, ce travail compte des contributions de Ian Anthony, Camille Grand, Łukasz Kulesa, Christian Mölling et Mark Smith.
Les auteurs, experts européens, s’interrogent sur l’avenir du TNP dans un environnement marqué par d’importants risques de prolifération, le désarmement et les objectifs de réduction complète des arsenaux nucléaires, tels que préconisés par Obama, afin de voir quelles sont les implications de ces tendances particulièrement fortes à l’occasion de la conférence d’examen du TNP sur l’Union européenne et ses membres, dont deux sont des puissances nucléaires reconnues par le TNP (Royaume-Uni et France), et dont certains acteurs s’opposent très fermement à l’arme nucléaire.
L’une de leurs conclusions les plus intéressantes concerne l’opportunité de démantèlement des armes nucléaires non stratégiques d’Europe, le vieux continent pouvant ainsi faire figure d’exemple, au regard de son histoire mouvementée en matière nucléaire, Guerre froide oblige. C’est un point important, quand on mesure les déséquilibres et les visions différentes au sein de l’Union européenne, et qui soulève de multiples interrogations, que ce soit en matière de coordination européenne en matière de non-prolifération, ou de réflexion sur la dissuasion concertée, sujet qui reste tabou. Il ressort de ce rapport que l’Union européenne, forte de sa vision normative, est en mesure d’adresser quelques recommandations en matière de lutte contre la prolifération, mais ne parvient pas du fait des spécificités de ses membres à proposer une vision globale de la politique nucléaire.
Le rapport est téléchargeable dans son intégralité sur le site de l’ISSEU : www.iss.europa.eu
Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.
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Excellent blog…
L’Union européenne devra éclaircir sa position vis a vis des armes nucléaires britanniques et françaises : sa seule porte de sortie est le respect renforcé de la loi internationale. Une issue relativement positive de la Conférence d’examen du TNP permettrait peut-être de mettre plus en perspective un futur démantèlement des armes nucléaires, donc la nécessité pour l’Union européenne de penser sa sécurité collective dans un contexte nouveau et de manière aussi nouvelle…
DD