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Le retrait de l’État

GB Geo-Blog

Le retrait de l’État

La crise financière et économique laissait présager le retour de l’État. Les gouvernements sont intervenus à coups de milliards de dollars pour secourir le secteur financier et relancer l’économie mondiale. Les américains élisaient en 2008 un Président démocrate, avec un mandat interventionniste. L’automne passé, sur ce blog, je discutais du futur incertain de la droite.

La crise financière et économique s’est transformée rapidement en crise des finances publiques. L’ensemble des pays occidentaux fait maintenant face à de sérieux problèmes de dettes et de déficits. Les gouvernements adoptent des programmes très durs d’austérité financière. Tout le monde parle de la Grèce, mais il y a aussi simplement en Europe la Grande-Bretagne, l’Irlande, l’Italie, le Portugal, la France, etc. Les grandes réformes promises lors de la crise ne se matérialisent pas.

Conclusion possible, la droite n’a jamais disparue, malgré les rumeurs du contraire. Elle ne s’est pas refaite une beauté, mais en avait-elle besoin? Son discours, tout au moins sur le plan politique, est très présent. Est-il juste de parler de la vengeance des marchés? Comment la gauche a-t-elle laissé passer une si belle opportunité? Le retour du balancier, il me semble, est brutal. Certains gouvernements ont commencé à couper, sans faire de distinction, sous la pression des marchés et de leurs pairs. La gauche a à peine pris le dessus, que déjà elle coule. La réforme du système de santé aux USA représente-t-elle une réussite sans lendemain?

Je me pose ces questions puisque la semaine passée, lors de la conférence à laquelle j’assistais, l’un des participants suggérait que nous assistions, depuis quelques mois, au retour de la nouvelle gestion publique (new public management). Les idées d’Osborne et Gaebler sont, donc, toujours vivantes et d’intérêts; elles ne sont pas dépassées. La nouvelle gestion publique est, justement, apparue à une période où les gouvernements faisaient face à de graves problèmes de finances publiques, comme aujourd’hui. Les gouvernements ont eu à se ‘réinventer’, ce qu’ils ont en partie réussi. Soyons honnêtes, la nouvelle gestion publique n’a jamais complètement disparue; il y a eu intégration au niveau des pratiques journalières. Son retour en force pourrait très bien signifier cette fois-ci le retrait de l’État, pour de nombreuses années à venir. Au nom de l’efficacité et de l’efficience, il pourrait très bien y avoir de moins en moins de place pour les gouvernements, pour l’autorité publique.

Tiens, je ne sais même pas si la question suivante est pertinente : en sur-réagissant à la crise, les gouvernements ont-ils signé leur arrêt de mort?

La crise financière et économique a été sérieuse. Ses impacts à long terme, cependant, par rapport aux grandes tendances historiques, risquent d’êtres moins importants que prévu. De façon contre-intuitive, le néo-libéralisme pourrait très bien sortir grand gagnant de cet épisode. Les acteurs de la grande révolution néo-libérale des années 1980 ont peut-être gagné leurs paris… C’est-è-dire, ils ont réussi à changer le monde pour de bon!

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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1 Comment

  1. Flavia April 17, 2010

    It is ironic how the ideology behind neoliberalism (and NPM), i.e. minimalist state and deregulations among other things, is partly responsible for the global financial crises and the subsequent economic crises and at the same time might be seen as the solution by governments to balance their budgets.
    Why were the bailouts necessary? They certainly are responsible for the current state of public finances. Why did the right agree on the bailouts and now propagates for free market economy and NPM? I wonder what Osborne and Gaebler think about the bailouts….
    Last week, on a televised debate on the TTC, hosted by John Tory, the latter spoke about accountability, transparency, efficiency – I felt as if I were attending a NPM lecture. The resurgence of such values seems to be present at a time where people distrust government. The TTC debate can be seen as an isolated incident – the TTC has had its shares of scandals lately – but It also may be indicative of a shift in values. One thing is sure; the shape of the economy and public finances seems to dictate the philosophical debates and not the other way around.

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