Une petite puff!!!
Dans mon dernier blog, j’ai abordé les contradictions inhérentes qui existent dans la société par rapport à la drogue. Il s’est développé au Canada depuis plusieurs années maintenant un mouvement assez important en faveur de la décriminalisation, ou de la légalisation, de la marijuana. L’ancien gouvernement Libéral abondait vers la décriminalisation, même si la mesure proposée n’a jamais été adoptée. Il est important de noter avant de continuer que décriminalisation et légalisation ne font évidemment pas référence à la même chose. La décriminalisation signifie simplement qu’un individu arrêté en possession d’une petite quantité de drogue ne sera pas poursuivi. Le produit et son commerce reste illicite. La légalisation permet le libre commerce de la drogue.
Il est souvent affirmé que la décriminalisation ou la légalisation de la drogue est, en partie, souhaitable puisqu’elle diminuerait l’influence du crime organisé. L’automne passé un Comité permanent du Sénat se penchait justement sur la question du crime organisé au Canada. Lors de leurs passages à Vancouver, les Sénateurs se sont fait dire à plusieurs occasions qu’il était possible de réduire l’influence des gangs criminels en adoucissant les lois contre les drogues illicites. Ce point de vue est à deux composantes. La première c’est que le crime organisé fait beaucoup d’argent du commerce de la drogue. Sans ce commerce et ses profits, il perd de la force et de l’influence. En deuxième lieu, le système judiciaire, les autorités policières, n’ayant plus à traiter de dossiers mineurs pourront s’attarder aux vrais criminels. Dans les deux cas, c’est de la foutaise!
Il est vrai que le crime organisé profite pleinement du commerce de la drogue. Il profite aussi de multiples autres commerces dont le jeu et la prostitution. N’oublions pas la fraude, l’extorsion et pleins d’autres rackets. De plus, le commerce qu’il soit légal ou non au Canada n’est pas prêt de le devenir aux USA. Les gangs continueront à produire et à exporter leurs produits vers le Sud. Le Canada est déjà un exportateur et un point de transit vers les États-Unis, une situation qui ne ferait que s’aggraver (penser aussi aux conséquences aux frontières). L’alcool et les cigarettes sont légales, pourtant il y a là aussi tout un commerce illicite. Les profits baisseraient un peu, au début, mais les groupes s’ajusteraient rapidement. Les organisations criminelles sont très créatives.
Pour ce qui est des forces policières, décriminalisation ou légalisation ne finirait probablement pas par faire changer grand chose. Les forces policières mettraient peut-être un peu plus de ressources pour lutter contre le crime organisé, mais de là à ce que ça améliore vraiment les résultats, il faut en douter. Si le Canada gère difficilement tout ce qui est relié à la criminalité organisée, c’est que nous n’avons pas de stratégie coordonnée au niveau national. Plusieurs se questionnent aussi sur les capacités de la GRC, une organisation qui vogue de crise en crise et sans grand leadership. Ce n’est pas parce que l’on ne s’en prend plus à quelques offenses mineures que les forces policières au pays deviendront plus efficaces. Ils font de leur mieux avec les outils qu’ils ont.
Il peut y avoir toutes sortes de raisons de décriminaliser ou de légaliser la marijuana, ou d’autres drogues douces. Certaines sont sociales ou morales – évolution lente des mœurs en ce sens, la liberté individuelle, la présence trop envahissante de l’État dans la vie de tous les jours, etc. Franchement, je n’ai pas d’opinion particulière sur le sujet. Mais, que l’on ne vienne pas me dire que cela réduira la puissance ou l’influence du crime organisé. Je n’en crois rien.
Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.
dac sur l’impact policier…. c’est le même vécu en micro… en scolaire
Since legalization or decriminalization of marijuana would not translate in reducing the size of the underground world and criminal activity (I agree that it would not) then its proponents’ arguments are solely politically and morally motivated. It does not make sense to change the status quo if the reasoning behind decriminalization or legalization does not benefit the common good. Reducing criminality and extra police resources would be valid arguments for legalization and decriminalization in terms of public policy, the other moral and political agendas cannot justify decriminalization or legalization. The above logic cannot apply to Insite as there exists significant evidence to prove that it benefits both the users (who are marginalized and stigmatized individuals (unlike most marijuana users) and the general public.
Insite étant un centre de traitement, un espace de compassion, l’exemption se justifie tant du point de vue légal que moral.