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Voilà, je suis arrivé en France avec la petite famille. C’est le début de l’aventure! Première gorgée de vin d’Alsace, je suis en banlieue de Strasbourg, c’est très bon. Un excellent petit pinot gris! De ce côté, tout au moins, ça promet!

Je parlais à une étudiante avant de partir, avant la période des fêtes. Elle était en train d’écrire une rédaction portant sur la politique étrangère de George W. Bush. Elle posait la question à savoir si la politique étrangère de ce président suivait ou se démarquait de la tradition américaine. C’est une question fort pertinente et intéressante.

Il me semble que la politique étrangère américaine est ancrée dans une contradiction profonde. D’un côté, il y a l’isolationnisme. Les États-Unis se sont créés justement en rejetant l’impérialisme britannique. La participation américaine aux deux guerres mondiales vient bien après le début des hostilités. Cette tradition se poursuit, d’une certaine façon, même aujourd’hui. Il est difficile d’imaginer un Président américain qui se soumettrait au Traité de Rome, à la Cour pénal international.

De l’autre côté, les américains sont interventionnistes. Le Président Monroe élabore des les années 1820 la doctrine de la ‘Manifest Destiny’. Il est dans la destinée américaine de conquérir l’Amérique. Le Président Woodrow Wilson, qui aide à mettre un terme à la Première guerre mondiale, n’hésite pas à intervenir au Mexique en 1917 pour des raisons de paix et d’ordre. Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, les USA n’hésitent pas à intervenir à l’étranger. Ils sont présents d’un bout à l’autre de la planète.

La politique étrangère de Bush s’inscrit parfaitement dans cette contradiction. Le Président n’aime pas l’intervention externe. N’oublions pas que lorsqu’il prend le pouvoir, il se détourne des grands débats mondiaux. La Guerre au terrorisme bouleverse le tout. Les États-Unis de George Bush interviennent alors en Afghanistan et en Iraq. La préférence est pour un repli sur soi-même; les événements tels qu’on veut bien les interpréter forcent le jeu.

Tout au long de l’histoire, le message véhiculé par l’entremise de la politique étrangère américaine reste le même : liberté, démocratie, bonheur, etc. Bush utilise ce type de discours; il parle constamment de cette lutte entre le bien et le mal. Son discours est plus cru, moins nuancé, manichéen et simpliste. C’est un discours qui justifie l’intervention à l’extérieur. Le discours ne reflète pas toujours les vrais motifs de l’intervention, mais il se vend bien.

Je n’ai pas vu la rédaction de l’étudiante. Je ne sais pas la thèse qu’elle a défendue. En ce qui me concerne, la politique étrangère de Bush s’insère très bien dans la tradition américaine.

Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.

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2 Comments

  1. Flavia January 10, 2010

    Glad to hear you are settled and enjoying the French wines. It would be interesting to know if you observe any differences between Canadian and French students.
    With respect to the Bush foreign policy, I remember doing some research on it and found at the time that the majority of the serious literature analyzed the Bush years in the context of Realism or Liberalism theories of IR. The American reaction following the September 11, 2001 attacks and the subsequent wars that followed cannot be simply explained within existing theoretical frameworks. The Bush doctrine is far from being Realist in nature or content. Realists would not advocate for the invasion of a country that could be contained. Cold War realism advocated prudence and restraint and would not recognize the legitimacy of dealing with non-state actors. Realists would not be interested in expensive nation-bulling exercises in order to create democratic institutions; the nature of domestic institutions does not necessarily dictate the nature of foreign policy within a given state. Bush’s preoccupation with Human Rights and democratic institutions in Iraq and Afghanistan distances him from the realist framework.
    The War on Terror, a Bush architected phrase, signifies a war against an international stateless enemy. Realism fails to captivate the dimensions of the War on Terror as realists view states as the sole legitimate actors in the international arena.
    On the other hand, the liberalism theory, while it may appear as compatible with Bush’s rhetoric of human rights and nation building exercises, is incompatible with the Bush’s doctrine of unilaterism and pre-emptive strike. Assuming that Iraq was invaded as part of the War on Terror, we can conclude that none of the existing theories of International Relations can fully account for the mixture of unilateralism, pre-emptive strike and the concern for human rights and the nation building exercise that followed suit. The War on Terror changed the world in many ways; these changes should also give birth to different theoretical approaches that analyze the post September 11 reality. Granted that not one single theory can explain the foreign policy of the United State in any given time, I believe that the War on Terror and the Bush years require a more comprehensive theoretical framework; perhaps a serious hybridization of theories or even the conceptualization of new ones.

  2. Ian Roberge January 11, 2010

    Qui dit que l’on ne se souvient pas de ce que l’on apprend à l’université?

    Approchons, donc, la politique étrangère de Bush d’un point de vue plus théorique.

    La lutte au terrorisme n’entre pas à strictement parlé dans le cadre réaliste, je te l’accorde. La théorie généralement prend note de la relation entre les États et de leur povoir relatif. Le libéralisme est axé un peu plus sur le droit, or dans ce conflit le droit international s’avère assez malléable. La relation entre théorie et réalité, toutefois, est parfois un peu tordue. Une théorie n’est jamais le reflet parfait de la réalité; elle ne peut que s’en approcher approximativement.

    Si j’avais à choisir, je dirais que la politique étrangère de Bush se rapproche un peu plus du réalisme (la politique perpétue, donc, la tradition, tout au moins récente, en politique étrangère américaine). Dans cette théorie, les États ont un intérêt primordial, plus important que n’importe quel autre, la sécurité. Le 11 septembre 2001, les USA ont été attaqués. Ils ont par la suite pris les mesures nécessaires pour se défendre. La Doctrine Bush, mis de l’avant pour l’Irak, parle de guerre préventive à des fins de sécurité. Il s’agit, donc, de défendre l’Amérique et ses valeurs.

    Les plus proches conseillers de Bush, dès le début, étaient des vétérans de la Guerre froide. Ils avaient tendance à voir le monde d’un point de vue réaliste. C’est pour cela que la considération principale de cette administration dans les premiers mois de son mandat était la Chine.

    Je fais remarquer, de plus, que la réponse américaine a été de s’en prendre à deux États, ce qui représente une mesure assez traditionnelle (ce qui explique peut-être pourquoi aussi la Guerre au terrorisme reste aujourd’hui si difficile).

    Bush croyait peut-être à son discours sur le bien et le mal, à la démocratisation. J’espère qu’il y croyait. Les idéaux doivent demeurer. Les États-Unis ont des intérêts politiques, diplomatiques et économiques tant en Afghanistan qu’en Irak. Quelques mots suffisent, pétrole, énergie, pipeline, complexe militaro-industrielle, etc.

    Le réalisme ne peut plus agir comme paradigme premier, ou comme méta-théorie, pour expliquer l’ensemble des relations internationales. La théorie reste utile comme point de référence, pour comprendre les choix et préférences des États.

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