Je n’y comprends rien!
Je vais dire tout haut, ce que vous savez être vrai dans le fond de votre cœur, mais que vous n’osez pas vous admettre. Je ne comprends rien à la science des changements climatiques. Je mettrais ma main au feu que, si vous êtes honnêtes avec vous-même, vous n’y comprenez rien non plus!
Le sommet de Copenhague a commencé et le débat me passe dix pieds par-dessus la tête. Pourtant, je fais de mon mieux pour être bien informé!
D’un côté, il y a les écologistes, qui affirment qu’il est urgent d’agir; Copenhague, c’est le sommet de la dernière chance; et, la science est définitive. Sur ce dernier point, quel mauvais argument. La science n’est jamais certaine, c’est le principe même de l’exploration scientifique. De l’autre côté, il y a les sceptiques, qui affirment que les écologistes exagèrent; que rien n’est réglé; et, que le coût de toutes interventions gouvernementales sera énorme, surtout sur le plan économique. Le marché peut-il vraiment résoudre les problèmes environnementaux? Sauf que, les sceptiques ignorent des faits qui semblent assez évidents, qui ne font pas leur affaire, comme la fonte de la calotte glaciaire. Qui dit vrai? Qui croire?
Le problème est le suivant : la formation scientifique de la population en général est déficiente. Je me demande d’ailleurs ce que nos politiciens comprennent vraiment par rapport aux changements climatiques! Je ne blâme pas les écoles, ou les universités, j’affirme simplement. Tout le monde peut parler politique, ou élection. Tout le monde a une opinion. Ce n’est pas tout le monde, cependant, qui peut parler intelligemment de la science des changements climatiques. La population générale ne lit pas les rapports scientifiques, et même si nous les lisions, nous ne les comprendrions pas. Les experts doivent donc nous expliquer ces rapports. Pour ce faire, ils simplifient. Lorsqu’on simplifie, on perd les nuances. Le débat devient alors politique, il n’est plus de l’ordre de la science. Les affirmations paraissent souvent trop grosses pour êtres véridiques. C’est la pagaille!
Je ne sais pas quel résultat espérer de Copenhague. Je ne veux pas que le monde n’agit pas, s’il faut agir. En même temps, j’ai peur que le traité soit mauvais, que les coûts ne soient pas raisonnables. Surtout, j’ai peur qu’en agissant, les actions prises aient des conséquences non-attendues, des conséquences pires que le problème que nous tentons de régler. Quel rôle joue la production d’essence avec éthanol dans la crise alimentaire? Une mesure pour l’environnement, avec des conséquences négatives bien graves…
Je suis toujours à la case départ, je n’y comprends rien! Est-il même encore possible d’espérer une analyse neutre, juste et bien pesée sur la question des changements climatiques? J’en doute…
Caveat lector : Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de Global Brief ou de l’École des affaires publiques et internationales de Glendon.