Trouvez l’erreur : 140 milliards de bonus sur Wall St en 2009!
En 2008, le gouvernement américain et la Fed ont mis sur pied un important programme de sauvetage du secteur financier qui devait assurer que les banques pourraient poursuivre leurs activités normales, soit l’intermédiation financière entre les épargnants et les investisseurs. Après quelques mois d’activité, on voit maintenant que bien que ces programmes aient effectivement évité l’effondrement du système financier dans son ensemble, les banques ne semblent pas augmenter leurs prêts aux entreprises et aux consommateurs, ce qui est un élément pourtant essentiel à toute reprise économique.
Les banques engrangent plutôt ces sommes dans leurs avoirs propres en les investissant dans les marchés financiers – ce qui explique en partie l’embellie récente des marchés boursiers – et en les laissant dormir des capitaux dans leurs comptes auprès de la Fed. Il s’agit d’une activité beaucoup plus profitable et facile que de faire des prêts aux entreprises et aux particuliers, particulièrement dans un cas où l’économie réelle est encore fragile. The Bull is back, dit-on à Wall St. Pourquoi ne pas profiter de l’argent des autres (ici du gouvernement américain) pour s’enrichir rapidement?
À titre de comparaison, les bonus payés cette année à New York représentent 1,5 fois le PIB de la ville de Montréal! Cela est scandaleux étant donné l’état dans lequel se trouve l’économie réelle aux Etats-Unis, qui fait encore face à des pertes d’emplois massives mois après mois. Dans un tel contexte, on peut s’attendre à ce que Main St et la classe politique américaine se remettent à rager contre Wall St. Je vous prédis des débats intéressants au cours des prochains mois sur l’acceptabilité sociale de tels niveaux de rémunération considérant que Wall St s’engraisse maintenant avec l’argent de Main St…