Je reviendrai à la crise financière et économique bientôt, surtout que le sommet de Pittsburg est cette semaine, mais je crois qu’il est pertinent de poursuivre le détour amorcé avec mon commentaire sur Michael Moore.

Le president Barrack Obama est maintenant au pouvoir depuis plus de dix mois. Lors de son élection, il soufflait sur l’Amérique un vent de renouveau. Malgré les difficultés associées à la réforme du système de soins de santé, le changement défini librement est toujours possible. Durant la campagne électorale, le camp Obama a profité de l’éclosion au grand jour de la crise financière et économique. Les Américains cherchaient, cherchent toujours, les coupables. Ils voulaient, veulent-ils toujours, une réforme généralisée?

Sur le plan idéologique, Thatcher et Reagan firent renaître la droite. Le néolibéralisme domina la politique mondiale pendant plus de trente ans. Soyons honnête, la dite troisième voie de Clinton, Chrétien et Blair n’était autre chose que du néolibéralisme maquillé. Les États-Unis ne sont pas les seuls connaissant une vacillation vers la gauche. L’Australie rejeta, par exemple, John Howard pour élire Kevin Rudd du Labor Party. La politique japonaise connaît en ce moment même des transformations dramatiques. En Angleterre, David Cameron qui risque fort de gagner la prochaine élection pour les Conservateurs n’est quant même pas Margaret Thatcher! Le Canada attend toujours son sauveur. Désolé, Iggy, ce n’est pas toi! La gauche semble finalement faire son retour.

Sommes-nous vraiment en train de vivre le retour du balancier? Avec tous ces plans de relance, sommes-nous à l’ère du second ‘New Deal’? Y a-t-il réellement en ce moment un rééquilibrage entre l’État et les forces du marché? Les transformations actuelles sont-elles, au contraire, superficielles, pour ne pas dire temporaires? La mondialisation poursuit-elle sa course effrénée, certains diront de façon insidieuse, malgré le changement de rhétorique politique? Si nous connaissons une période transformative, quels en sont les tenants (et aboutissants potentiels)? Quelle approche théorique soutient cette nouvelle gauche? Cette gauche, c’est celle de Michael Moore? C’est la gauche vendu de Clinton? Que reste-il de la droite? Qu’a-t-elle à dire? Si les progressistes échouent, aux États-Unis et ailleurs, quels en seront les conséquences?

Dans mon dernier blog, j’ai parlé de redéfinir le milieu de l’échiquier politique, le compromis. Quoi penser lorsque l’on ne se reconnaît pas ni dans Bush, ni dans Obama?