Attentes des élections iraniennes : Le procès de la Révolution
Divisé sur elle-même, l’Iran vit des moments intenses à la veille d’un changement probable et non certain à la Présidence. L’enthousiasme inégalé pour le scrutin s’explique par les particularités du régime iranien. La Constitution est, à la fois, républicaine et islamique. Les dirigeants élus et non élus cohabitent et se rivalisent au sein d’une mollahcratie!
Quel serait le nouveau visage de l’Iran? La campagne brise plusieurs tabous : des scandales de corruption, des paroles désobligeantes, critiques acerbes contre les instances sécuritaires, renseignements et militaires.
Y aurait-il un changement au lendemain des élections? Ou c’est blanc bonnet, bonnet blanc? Puisque la course se fait entre des personnalités du régime durant ses phases de gloire et celles de ses échecs!
Y a-t-il une réponse claire à la main tendue de l’Administration Obama ou le régime iranien se sent-il embarrassé et désavantagé par le dialogue?
Est-ce la Raison de l’État ou la Raison de la Révolution qui l’emporterait le 12 juin? Le choix des Iraniens serait-il de subir les retombées négatives de l’exportation de la Révolution chiite khomeyniste? Ce qui attise manifestement la méfiance dans le voisinage sunnite! Ou c’est au contraire la normalisation diplomatique et l’approche de la compréhension au moment de la menace israélienne!
De toute évidence, le scrutin devrait se prononcer sur le bilan du Président Mahmoud Ahmadinejad, appuyé dans les milieux défavorisés et populiste sur les tribunes même internationales. A-t-il toujours l’appui du vrai détenteur du pouvoir le Guide suprême Khamenei? Par conséquent, le rapport de force au sein du régime est toujours entre les mains de ses partisans au sein des non élus (les responsables des renseignements, les Gardiens de la Révolution, les Pasdaran).
Suite à ses élections, l’Iran se déciderait d’être en position de défi et de confrontation ou de briser l’embargo et devenir une puissance partenaire de l’avenir de sa région de la Mer Caspienne au monde arabe. Entre l’auto verrouillage ou l’ouverture les Iraniens se prononceront et choisiront entre la reconduite de l’ultra conservateur Ahmadinejad, l’ancien conseiller du président réformateur Mohamad Khatami, l’ex-premier ministre Mir Hossein Mossavi (critiqué par les libéraux pour des purges contre eux) et le religieux modéré Mehdi Karoubi, ancien président du Parlement, et le conservateur Mohsen Rezai (recherché par l’Interpol pour des soupçons sur son implication dans les attentats au Buenos Aires en 1994).
A suivre!